Tesla a pratiquement atteint le million de ventes de véhicules en 2021. Plus exactement, le constructeur automobile a annoncé dimanche avoir livré près de 936 000 voitures, soit une augmentation de 87% par rapport à 2020. Il doit notamment cette performance aux marchés européen et chinois. Une progression d’autant plus notable qu’elle intervient en pleine pénurie de semi-conducteurs, ces puces essentielles au bon fonctionnement de n’importe quel produit électronique.

2021, année de tous les records

Au troisième trimestre 2021, Tesla a annoncé un nombre de livraisons record, avec pas moins de 241 300 véhicules électriques vendus. Au quatrième trimestre, nouveau record, l’entreprise en ayant livré près de 308 600. Concrètement, cela correspond à une augmentation de 71% par rapport au quatrième trimestre de 2020. Des spécialistes de Wall Street estimaient pourtant les livraisons à 266 000 pour ce dernier trimestre, et 855 000 pour l’ensemble de l’année. Sur l’ensemble de ces livraisons, 936 172 concernent les berlines Tesla Model 3 et Tesla Model Y. Sans surprise, puisque ces véhicules sont les plus accessibles de la marque. Les Model S et X concernent quant à eux 24 964 livraisons sur l’ensemble de l’année.

Au mois d’octobre, elle a dépassé les 1 000 milliards de capitalisation boursière, après un accord avec Hertz. Le loueur de véhicules lui aurait commandé près de 100 000 Model 3, par ailleurs voiture la plus vendue en Europe en septembre. La société a ainsi intégré un club très fermé, à la valeur supérieure à plusieurs constructeurs comme BMW, Ford, ou encore Volkswagen.

La forte croissance de Tesla vient donc en grande partie des ventes effectuées en Europe, sans oublier celles effectuées en Chine, où le niveau de vie augmente. L’entreprise, désormais située à Austin, aux États-Unis, a également ouvert de nouvelles usines, au Texas, mais aussi à Berlin, en Allemagne. L’objectif, notamment avec la Gigafactory de Berlin, est de maintenir la croissance et la production en hausse, surtout concernant le Model Y.

Vendredi 31 décembre, la valeur d’une action Tesla a atteint les 1 056,78 dollars. À la même période un an plus tôt, l’action a clôturé à 700 dollars. Une autre preuve de sa bonne santé financière. Des actions, Elon Musk a d’ailleurs commencé en 2021 à en vendre en grande quantité, pour plus de 16 milliards de dollars, principalement pour payer ses impôts.

Tesla a surmonté la pénurie de semi-conducteurs

Les livraisons et ventes de Tesla ont augmenté en 2021, malgré la pandémie et surtout malgré une pénurie mondiale de semi-conducteurs. Ces puces sont vitales pour les véhicules modernes, comme pour tout appareil électronique. À l’image des smartphones, une voiture a besoin de puces pour le tableau de bord, les airbags, et ou encore la gestion de la conduite autonome. Un cinquième des coûts en matériaux dans la fabrication de voitures haut de gamme viendra des semi-conducteurs d’ici 2030, contre 4% en 2019. Certains constructeurs ont ainsi été durement touchés par cette pénurie, comme Toyota, qui a dû fermer des usines. En 2021, 7,7 millions de véhicules n’ont pas pu être fabriqués, selon des estimations de septembre. Compte tenu du contexte, les bonnes performances de l’entreprise d’Elon Musk ont de quoi impressionner, même si les productions et livraisons de son pickup, le Cybertruck, ont été retardées.

Aperçu du Cybertruck de Tesla.

Aperçu du Cybertruck de Tesla. Image : Tesla

Pour surmonter cette crise, Tesla a internalisé la conception de puces, sans se charger de la production. Le type de puce utilisé a aussi changé, elles intègrent désormais de nouveaux micrologiciels, et sont plus disponibles que les précédentes, selon le PDG. Des changements, qui ont été rendus possibles car la majeure partie des éléments des Tesla est contrôlée par un logiciel et que la société dispose d’experts en ingénierie logicielle. L’ambition du géant américain ne s’arrête pas là. Il espère que ses livraisons augmenteront de 50% par an durant les prochaines années.

La société n’a toutefois pas échappé aux polémiques. La qualité et la finition de ses voitures sont de plus en plus critiquées, alors qu’elle multiplie les rappels. Le 30 décembre, elle a annoncé le rappel probable de 475 000 voitures. Deux défauts pouvant affecter la sécurité des utilisateurs ont été détectés. Le lendemain, des produits vendus en Chine ont aussi été rappelés.

Les jeux vidéo disponibles sur le tableau de bord font eux l’objet d’une enquête aux Etats-Unis. Sous la pression, Tesla les a désactivés. Son système de conduite autonome est également pointé du doigt. Le bien connu Autopilot est sous le coup d’une enquête aux Etats-Unis en raison d’une série d’accidents ayant entraîné la mort de plusieurs personnes. Plus récemment, des doutes sur le rôle de ce système dans un grave accident de taxi à Paris ont émergé.

L’entreprise va devoir régler ces problèmes en 2022 si elle veut garder son avance sur ses concurrents. Des concurrents qui accélèrent sur les véhicules électriques et autonomes, à l’image de Mercedes, qui a récemment obtenu l’autorisation de commercialiser ses véhicules autonomes de niveau 3 en Allemagne. Son système, Drive Pilot, dépasse l’Autopilot de Tesla, actuellement au niveau 2.