Toyota n’échappera finalement pas à la pénurie de semi-conducteurs qui affecte l’ensemble de l’industrie automobile. Le constructeur a annoncé le 19 août que sa production sera réduite de 40% au Japon, en septembre.
Les usines à l’arrêt près de Toyota City
Les principales usines de Toyota, près du siège social de la marque situé dans la ville japonaise éponyme, vont être arrêtées du 1er au 17 septembre. Elle fabrique les véhicules les plus vendus de la marque, le SUV compact sport RAV4 ainsi que la berline Corolla. Une autre usine de l’archipel, qui construit les berlines Camry et les Lexus ES sera également fermée. Entre 60 000 et 90 000 véhicules en moins seront assemblés sur les chaînes de montage durant cette période.
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Toyota estime également qu’elle sera victime de perturbation en Amérique du Nord. Elle prévoit de réduire la production de 40 à 60% dès le mois d’août. L’entreprise estime que 80 000 véhicules de moins seront construits sur le continent.
Un porte-parole de l’entreprise a assuré que ces mesures n’aboutiront pas à des licenciements. Il s’est excusé « pour les désagréments causés à nos clients et fournisseurs ».
Le constructeur japonais est victime du retour du Covid-19 en Asie du Sud-Est, avec le variant delta. La Malaisie en particulier est touchée, avec des conséquences sur la production de semi-conducteur. Une difficulté supplémentaire alors que les usines peinaient déjà à répondre à la demande.
Une pénurie mondiale de semi-conducteurs affecte la planète. Plusieurs secteurs de l’économie sont touchés, le matériel informatique, les smartphones… Et l’industrie automobile. Cette dernière est probablement la plus touchée par la crise actuelle. Les constructeurs ont mal anticipé la reprise économique fin 2020, et manquaient alors de stock.
Tout le secteur automobile en difficulté
Toyota estimait pouvoir passer au travers jusqu’au début du mois d’août. Finalement l’entreprise se retrouve dans la même situation que Ford, qui a dû se résoudre à produire 160 000 F-150, son bestseller, de moins que prévu. General Motors s’attend à fabriquer 100 000 véhicules en moins au second semestre sur le continent nord-américain. Nissan serait aussi en difficulté.
La crise a néanmoins un aspect positif pour Toyota. La pénurie de voitures a fait grimper les prix chez les concessionnaires. L’entreprise a annoncé un bénéfice record de 8,2 milliards de dollars pour le trimestre avril juin, au-delà de ses attentes. Du côté de l’entreprise, on ne se réjouit pas trop vite, la pénurie pourrait à terme nuire à ce bénéfice sur l’ensemble de l’année. Surtout si elle dure jusqu’en 2023 comme le pronostique le leader mondial des semi-conducteurs, TSMC.