La France et les Pays-Bas s’allient pour convaincre la Commission européennes et les autres membres de l’Union européenne pour freiner le pouvoir des marchés des superpuissance de la technologie, qui créent une concurrence déloyale. Les deux pays ont envoyé un document commun réclamant la mise en place d’une autorité chargée de la régulation des grands groupes technologiques, et l’instauration d’une règle plus stricte pour surveiller les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). La France et les Pays-Bas souhaitent, de plus, que l’Europe se dote de pouvoirs supplémentaires pour lutter contre ces géants de la technologie.

Un document important sera envoyé à la Commission européenne

Dans le document qui sera envoyé à la Commission européenne dans les prochains jours, la France et les Pays-Bas demandent une obligation aux grands groupes de partager les données qu’ils hébergent. Les deux pays européens estiment que les géants de la technologie ont un pouvoir de marché trop significatif, et que cela est contre-productif pour la concurrence en Europe.

Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, assure que l’objectif final est de “lutter contre le verrouillage du marché et d’assurer la liberté de choix des consommateurs ».

20 entreprises sur une liste noire

La semaine dernière, l’Union européenne a placé 20 entreprises sur une “liste noire”. En effet, les GAFA sont dans le viseur du Congrès américain après la parution du rapport de la Commission antitrust qui atteste qu’ils sont anti-démocratiques.

L’Union européenne demande davantage de transparence sur leur récolte des informations de ses utilisateurs. De plus, l’UE veut créer de nouvelles réglementations concernant la lutte contre la désinformation et les contenus illégaux. Une loi est d’ailleurs attendue début décembre pour aussi s’assurer que son fonctionnement soit plus juste.

Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, doit présenter la proposition d’une nouvelle loi qui permettra à l’institution de disposer de plus de pouvoirs, notamment dans la surveillance de l’économie numérique.

Nouvelle loi prévue d’ici la fin de l’année

La Commission européenne examine “la façon dont elle pourrait améliorer de manière globale le fonctionnement des marchés numériques en utilisant les informations recueillies lors de ces consultations publiques. Elle est aussi en train de finaliser le processus plus large de collecte de preuves et reste engagée à faire des propositions législatives d’ici la fin de 2020″, a déclaré un porte-parole de la plus grande instance européenne.

Avec comme objectif de rééquilibrer un rapport de force entre l’Union européenne et les grandes plateformes numériques étrangères, la Commission assure travailler sur une base de critères, et exclut le ciblage d’une entreprise en particulier.

Le 16 septembre dernier, lors d’un discours solennel prononcée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, elle a insisté sur le besoin d’investir massivement dans la technologie d’ici 2030. Une enveloppe de 150 milliards d’euros a été spécifiquement créée dans ce but. L’Europe ambitionne développer des espaces de données souverains sur une plateforme européenne de cloud : GAIA-X. Le tout, en mettant l’accent sur la protection des données des utilisateurs.

L’ambition de l’Europe de contenir la puissance ces grandes firmes étrangères et de les surveiller en amont. Pour les États-Unis, le discours est différent. Suite à plus d’un an d’enquête sur les pratiques anticoncurrentielles d’Apple, Amazon, Google, et Facebook, les membres Congrès ont préconisé un démantèlement de leurs activités, puisque leur “démocratie en dépend”. Les années, voire les mois à venir, seront déterminants pour le futur de ces entreprises, mais aussi sur leurs concurrents.