Nouveau feuilleton dans l’affaire qui oppose Apple à Spotify. Très agacé, le géant suédois du streaming dénonce les agissements de la marque à la pomme, qui a bloqué sa dernière mise à jour au sein de l’Union européenne (UE) ce mercredi 24 avril.

Spotify doit se soumettre aux conditions d’Apple pour mettre à jour son application

« Apple continue d’enfreindre la loi européenne », fustige Spotify dans un communiqué partagé sur X, anciennement Twitter. Le service a soumis une nouvelle version de son application pour l’App Store européen, qui apporte des informations sur des méthodes de paiement en dehors de l’App Store, sans pour autant inclure de lien.

En effet, Spotify a décidé de ne pas accepter les nouvelles conditions qu’Apple a introduites dans le cadre du Digital Markets Act (DMA). Baptisées Core Technology Fee, elles permettent aux applications d’inclure des méthodes de paiements alternatives, mais introduisent une nouvelle taxe pour les développeurs. Même en l’absence de lien, Apple a refusé la mise à jour de la plateforme.

« Apple a une fois de plus défié la décision de la Commission européenne, en rejetant notre mise à jour pour avoir tenté de communiquer avec les clients sur nos prix, à moins que nous ne payions une nouvelle taxe à Apple. Leur mépris pour les consommateurs et les développeurs n’a d’égal que leur mépris pour la loi », dénonce l’entreprise suédoise.

La firme de Cupertino n’a pas tardé à réagir. Elle indique que Spotify doit accepter les conditions de son Music Streaming Services Entitlement avant de pouvoir mettre à jour son application sur iOS. « Pour être clair, ce droit est requis même si votre application n’inclut pas de lien externe (et il n’est pas nécessaire que vous proposiez un lien externe) », précise la société.

Apple, au culot

Une version précédente de l’application, contenant des liens vers un site Web, a été soumise par Spotify le mois dernier. Apple n’a pas approuvé la mise à jour et n’a « ni reconnu ni répondu » à la demande.

Un comportement osé de la part du géant californien. Outre son obligation d’ouverture à la concurrence dans le cadre du DMA, la firme vient d’écoper d’une lourde amende de 1,8 milliard d’euros de la part de la Commission européenne. Une sanction infligée suite à une affaire l’opposant justement à Spotify depuis 2019.

En conséquence, Apple s’est engagé à autoriser les plateformes musicales à insérer un lien menant vers leurs propres sites pour tout paiement. Malgré tout, l’entreprise continuera de prélever 27 % sur les achats réalisés via ces liens. À voir si l’exécutif européen sera en accord avec ces conditions.

« Désormais, Apple devra permettre aux développeurs d’applications musicales de communiquer librement avec leurs propres utilisateurs, que ce soit au sein de l’application, par courrier électronique ou par tout autre moyen de communication », rappelait Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, lors de l’annonce de l’amende.