Sur fond de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, Donald Trump s’apprêterait à signer un décret exécutif qui rendrait possible une interdiction d’utilisation du matériel de Huawei et d’autres sociétés « représentant un risque pour la sécurité nationale » par les entreprises américaines. Une nouvelle qui nous parvient aujourd’hui même du célèbre média Reuters.

Un nouveau chapitre s’ouvre dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et Huawei est encore une fois au coeur de la tempête. Alors que la CFO de Huawei a été arrêtée et est retenue au Canada sous ordre des États-Unis depuis décembre 2018, le gouvernement américain s’apprête à frapper un nouveau coup contre la marque chinoise. Pour rappel, il l’avait déjà accusée d’avoir violé ses sanctions contre l’Iran, de voler des secrets commerciaux, ou encore d’être financée par le département de la sécurité du gouvernement chinois dernièrement.

Aujourd’hui, en s’appuyant sur l’International Emergency Economics Power Act, une loi promulguée en 1977 qui donne au président des États-Unis le droit de contrôler le commerce en cas « d’urgence nationale », Donald Trump s’apprêterait à porter ce qui semble un coup fatal pour l’avenir de Huawei aux États-Unis. Via un décret exécutif, il pourrait interdire l’utilisation des produits de la société aux entreprises américaines. En effet, ce décret vise a interdire les produits des sociétés représentant un risque pour la sécurité nationale, et Huawei est considéré comme tel depuis longtemps aux U.S.A. Comme le rapporte TechCrunch, ce qualificatif est utilisé par des officiels américains pour décrire Huawei depuis 2012. Entre temps, le durcissement des tensions avec la société, surtout ces derniers mois, n’a rien arrangé.

Le décret que préparerait Trump serait dans les tuyaux depuis mai 2018, mais il aurait été retardé à maintes reprises selon le Wall Street Journal. Actuellement, le matériel de Huawei est déjà interdit dans les agences gouvernementales américaines. Quoi qu’il en soit, la marque chinoise ne va pas sûrement pas se laisser faire si ce décret est promulgué. À la suite de son arrestation, la CFO a déposé une plainte contre la police et a attaqué le Canada en justice. Dans le même temps, la société en elle-même avait intenté une poursuite contre le gouvernement américain lorsque ses produits avaient été interdits aux agences gouvernementales. Si Trump se décide à signer son décret, il ne fait nul doute que Huawei devrait riposter avec force, et la Chine devrait pousser derrière. Elle s’est déjà fait remarquer pour avoir été particulièrement virulente contre le Canada suite à l’arrestation de la CFO, et elle a soutenu avec conviction Huawei dans ses démarches contre le gouvernement américain jusqu’à présent.

De notre côté, en Europe, l’interdiction d’utilisation d’Huawei n’aura sûrement pas de fâcheuses conséquences. Malgré les tentatives des États-Unis par le passé pour faire interdire Huawei en Europe en raison de ses supposés liens avec le département de la sécurité chinois, et des risques d’espionnage que cela engendrerait, le Royaume-Uni, l’Allemagne, et la Belgique n’ont pas agis dans ce sens. La France semble partager leur position, bien qu’elle ne se soit pas exprimée sur la question.