À de nombreuses reprises, les États-Unis ont tenté d’alerter les européens de ne pas travailler avec Huawei. Pourtant, tous les pays en lien avec la société chinoise ont fait le choix de ne pas se rallier derrière le raisonnement des États-Unis. Après le Royaume-Uni et l’Allemagne, la Belgique a aussi indiqué qu’il n’y avait aucune preuve tangible faisant état d’action d’espionnage de la part de Huawei. Pourtant, aujourd’hui la CIA affirme que Huawei est financé par le département de la sécurité du gouvernement chinois.

Suite à plusieurs sombres affaires, notamment celle de l’arrestation de la CFO de Huawei au Canada, les États-Unis se méfient tout particulièrement de cette société technologique chinoise. La CIA mène l’enquête depuis plusieurs mois et en aurait même déjà informé le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande de ses soupçons, plus tôt en 2019. Pour Huawei : « ces accusations sont des allégations non fondées. Les États-Unis ne s’appuient sur aucune preuve réelle ».

La plupart des accusations portées contre Huawei se concentrent sur les vols de secrets commerciaux. Les accusations de la CIA semblent cette fois-ci très sérieuses. Si jamais la preuve que Huawei est financé par le gouvernement chinois, est apportée, cela ne voudrait pas nécessairement dire que la société chinoise espionne les pays occidentaux. En revanche cela prouverait que Huawei reçoit des directives des services de renseignements chinois.

La France ne s’est toujours pas exprimée à ce sujet. Pour autant, il semblerait que les autorités de notre pays ne sanctionneront pas plus le constructeur chinois que leurs homologues européennes. Huawei sera traité comme n’importe quel constructeur. En effet, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) Guillaume Poupard a indiqué que : « la priorité est avant tout de protéger l’ensemble des réseaux critiques. La 5G va être un système gigantesque et potentiellement à risque. Il ne faut pas se focaliser sur un seul équipementier, ce serait une erreur. Je pense plutôt qu’il faut se préparer à un cyber-désastre ».