Atos continue d’enchaîner les mauvaises nouvelles. Ce 25 avril, le groupe informatique français a annoncé revoir ses perspectives pour la période 2024-2027 lors de la publication de ses chiffres du premier trimestre 2024. Cette révision entraîne « une augmentation du besoin de nouvelles liquidités et potentiellement une réduction de dette supplémentaire », indique le communiqué. Dans la matinée suivant l’annonce, l’action d’Atos a chuté de 10 %.
Cette baisse des objectifs pour les années à venir intervient alors que le chiffre d’affaires du groupe a baissé de 2,6 % sur l’année passée, pour tomber à 2,48 milliards d’euros. Eviden, la branche cybersécurité et big data d’Atos, a vu son CA chuter de 3,9 %. Tech Foundations, les activités de conseil d’Atos, a vu le sien baisser de 1,5 %. La marge opérationnelle du groupe a également fondu, passant de 3,3 % à 1,9 % du chiffre d’affaires entre les deux premiers trimestres 2023-2024.
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Afin de laisser le temps aux parties prenantes de prendre en considération ces informations, la date limite des propositions de refinancement, initialement prévue ce vendredi, a été replongée au 3 mai. « Quand on voit les résultats d’autres entreprises informatiques, on constate que le marché reste faible. Par ailleurs, nous devons prendre en considération certaines décisions de nos clients qui repoussent la signature de leurs contrats en attendant plus de clarté sur nos financements », indique le directeur général d’Atos, Paul Saleh, rapporté par Les Echos.
Atos doit réduire sa dette de plus de 60 %, soit de 3 milliards d’euros
Quelques semaines auparavant, Atos avait déclaré devoir réduire de moitié ses 4,8 milliards d’euros de dette. Dans le même temps, le groupe avait signifié son besoin de financement, à hauteur de 1,2 milliard d’euros. L’entreprise va donc devoir aller plus loin.
Selon des informations de sources proches du dossier rapportées par Les Echos, non commentées par Atos, le groupe devrait réduire sa dette de plus de 60 %. Ce ne sont plus 2,4 milliards d’euros qu’il devra chercher à rembourser, mais 3 milliards. Aussi, 100 millions d’euros s’ajoutent au besoin de liquidités de 1,2 milliard.
Depuis deux ans, Atos est au bord de la faillite. L’entreprise a cherché à se faire racheter pour remonter la pente, d’abord par Daniel Krestinsky puis par Airbus, mais les deux négociations ont échoué au début de l’année. Le gouvernement français s’est alors retrouvé à intervenir par le biais d’un financement. Une procédure de conciliation avec les créanciers et les banques est également en cours.
Les chiffres de ce jour n’ont pas de quoi redorer le blason d’Atos devant un éventuel repreneur. Quoique, le premier actionnaire d’Atos, également PDG de Onepoint, David Layani, avait l’air très motivé. Il souhaite créer un « One Atos ».