Confronté à une dette d’un montant de 4,8 milliards d’euros, Atos s’active pour trouver des solutions. L’ancien fleuron de l’informatique français a dévoilé ce mardi, son plan de restructuration financière. Le groupe aimerait que ses créanciers effacent la moitié de son ardoise, à savoir 2,4 milliards d’euros, d’ici les trois prochaines années.
Atos, qui enchaîne les désillusions, veut se reprendre en main
Les temps sont durs pour Atos. En 2023, l’entreprise a accusé une perte de 3,4 milliards d’euros, dont 2,2 milliards de dette nette, et environ 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer d’ici la fin 2025. La firme sait d’ores et déjà qu’elle ne pourra pas honorer son échéancier, ou du moins, très difficilement. Elle n’a eu d’autre choix que de lancer une procédure de conciliation.
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Atos a proposé à ses créanciers de convertir la moitié de sa dette en capital, et de devenir par conséquent, ses actionnaires. Concernant les 2,4 milliards d’euros restants, la société aimerait repousser de cinq ans leur remboursement. Pour convaincre les créanciers, Atos s’est mis à la recherche de 1,2 milliard d’euros qu’elle obtiendrait auprès de nouveaux fonds ou de ses actionnaires.
La moitié de cette somme, soit 600 millions d’euros, serait acquise sous forme de dette ou d’apport en capital. Le reste serait constitué de nouvelles lignes de crédit ou de garanties. Le groupe assure avoir déjà obtenu un prêt-relais de 450 millions d’euros auprès de ses banques, tandis que le gouvernement a apporté son soutien avec un prêt de 50 millions d’euros en échange d’actions d’une des filiales d’Atos spécialisée dans les supercalculateurs, Bull. D’ici 2026, l’ex-fleuron de l’informatique français aimerait que Standard & Poor’s puisse lui attribuer une note financière de BB, au lieu de B- à l’heure actuelle.
En interne, le plan présenté par Atos ne fait pas l’unanimité. L’Union des actionnaires d’Atos constructifs (Udaac) qui regroupe les actionnaires minoritaires mécontents de sa situation actuelle du groupe a évoqué son désaccord. « Réduire de moitié la dette brute d’ici fin 2026 nous semble être trop. Nous craignons que cette réduction ne soit obtenue de manière trop significative en convertissant la dette en actions », indique l’Udaac dans son communiqué. Quoi qu’il en soit, le conseil d’Administration a pris sa décision : les actuels actionnaires du groupe, ainsi que les investisseurs tiers intéressés peuvent soumettre leurs propositions de financement avant le 26 avril.
Pour l’instant, le premier trimestre 2024 d’Atos ressemble fortement à son second trimestre 2023. Une succession de désillusions. Alors qu’Airbus s’était montré intéressé pour récupérer son activité Big Data & Sécurity, les négociations avec le géant européen de l’aéronautique ont avorté en mars. De la même manière, alors qu’il était convaincu de se séparer de ses activités historiques d’infogérance incluse dans l’entité Tech Foundations, l’acquéreur initial, Daniel Kretinsky, a décidé de se retirer fin février. Atos n’obtiendra pas les 2 milliards d’euros promis par le milliardaire tchèque durant l’été 2023.