Les négociations à propos du rachat de la branche Tech Foundations d’Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky ont pris fin « sans aucune indemnisation de part et d’autre », a annoncé l’entreprise française ce mercredi 28 février.

Ce projet de rachat était dans les tuyaux depuis le 1er août, mais a été soumis à de nombreuses turbulences. En octobre, la nomination d’un nouveau président à la tête d’Atos, Jean-Pierre Mustier, avait commencé à mettre de l’eau dans le gaz. Fin janvier, ce dernier a demandé une enveloppe supplémentaire de 500 millions d’euros, ce qui a bloqué les discussions.

Le plan initial prévoyait une reprise à 100 millions d’euros, accompagnés d’un transfert de 1,9 milliard d’euros d’engagement au bilan et une prise de participation de 7,5 % dans Eviden, la branche cybersécurité et big data d’Atos. De son côté, le groupe français avait prévu le transfert de centaines de millions d’euros de fonds de roulement à Tech Foundations, qui regroupe les activités de conseil.

Ce dernier point avait été très largement contesté par des actionnaires d’Atos. Par ailleurs, alors que l’homme d’affaires tchèque a enchaîné les rachats d’entreprises françaises, des responsables politiques ont également sourcillé. L’avortement de ces négociations marque ainsi un retournement de situation majeur pour les affaires françaises de Daniel Kretinsky.

Tech Foundations et Eviden vont continuer à être gérées séparément, mais feront l’objet d’une stratégie commerciale commune. De nouvelles négociations sont en cours avec des banques pour assurer de nouveaux financements. Par ailleurs, des projets de cession d’actifs ont démarré avec Airbus pour la reprise des activités de big data et de sécurité.

Les résultats du groupe devaient être publiés ce jeudi 29 février, mais ont été reportés au 20 mars. Bien que déficitaire, Tech Foundations engrange plus de la moitié du chiffre d’affaires d’Atos et emploie 52 000 personnes.