En octobre 2019, déjà, les candidats à l’élection présidentielle américaine achetaient massivement leurs espaces publicitaires à Google et Facebook. Aujourd’hui, Donald Trump et Joe Biden semblent bien déterminés à faire usage de ces supports. Si l’un paye Facebook pour promouvoir des accusation à l’encontre de Twitter qui passerait sous silence ses propos, l’autre paye la plateforme de Zuckerberg pour diffuser des messages demandant à ses partisans de signer une pétition. Cette dernière appelle Facebook à supprimer les déclarations inexactes diffusées sur la plateforme, particulièrement celles de son concurrent. Le ton est donné !

Les campagnes de Trump et Biden incluent des millions de dollars dépensés dans les campagnes publicitaires

Comme le relate Apnews, chaque semaine, Biden et Trump dépensent des milliers de dollars pour les publicités diffusées sur Facebook et Google. On remarque que les deux hommes ont aussi pour habitude d’avoir recours aux supports qu’ils paient pour dénoncer d’autres supports en ligne. Trump utilise par exemple Facebook pour s’en prendre à Twitter (cette bataille n’est d’ailleurs pas une nouveauté) et Snapchat, les accusant d’interférer dans les élections. Biden lui en appelle à Facebook, au travers de courriers et de pétition pour que celui-ci fasse le ménage dans les infox qu’il diffuse.

L’usage des réseaux sociaux durant la campagne présidentielle n’est pas un élément à prendre à la légère dans la mesure où lors de la dernière campagne présidentielle, des trolls russes s’en sont servis pour diffuser des messages de désinformation, et qu’ils comptent remettre cela en 2020. Pourtant, les observateurs notent déjà des évolutions par rapport à la précédente campagne présidentielle américaine. Ils mettent en avant que les dépenses déjà consacrées aux campagnes publicitaires représentent « un départ énorme par rapport à 2016. Si vous dirigiez la campagne de Trump ou Clinton, vous ne passiez pas votre journée sur Facebook. Il ne s’agissait pas d’un support principal pour la campagne. Aujourd’hui, il semble que ce soit le cas ».

Les plateformes sociales se sont engagées à lutter contre la désinformation liée au vote pendant la campagne

Étant donné la désinformation observée lors de la campagne présidentielle de 2016, Facebook et Twitter se sont positionnés et ont interdit la désinformation politique pendant la campagne. Les deux réseaux sociaux se sont également engagés à identifier et fermer les faux comptes gérés par des trolls, qu’ils soient américains ou non. Ainsi, Facebook a d’ores et déjà supprimé une campagne publicitaire trompeuse de Trump et Twitter à quant à lui laisser passer une fausse publicité devenue virale, à propos de Biden.

Twitter est cependant allé encore plus loin dans la démarche, en interdisant totalement la publicité politique. Facebook, de son côté, s’est contenté d’interdire aux ressortissants non-américains d’acheter des publicités politiques pour les prochaines élections. Ce dernier point n’est d’ailleurs pas suffisant aux yeux de Biden qui a lancé la campagne #MoveFastFixIt, avertissant le réseau social qu’il n’en faisait pas assez pour protéger ses utilisateurs. Emerson Brooking, membre du groupe de réflexion Digital Forensic Research Lac a précisé « La censure des médias sociaux va être un très puissant problème de campagne publicitaire. Un certain nombre de personnes qui se présentent aux élections en 2020 seront incitées à repousser encore plus les limites, à essayer d’inviter de plus en plus de modération sur les réseaux sociaux, car ils y voient un puissant coup politique », soit exactement ce que sont en train de faire Trump et Biden.