C'est une grande nouvelle qu'a fait le fondateur et PDG de Twitter le 30 octobre. C'est via son compte Twitter et un long thread, que Jack Dorsey a expliqué que Twitter allait arrêter la diffusion de publicités politiques.
We’ve made the decision to stop all political advertising on Twitter globally. We believe political message reach should be earned, not bought. Why? A few reasons…🧵
— jack 🌍🌏🌎 (@jack) October 30, 2019
Une initiative applaudie
À partir du 22 novembre, les publicités politiques ne seront plus diffusées sur le réseau social à l'oiseau bleu. Les conditions finales et exceptions seront dévoilées d'ici le 15 novembre.
Ce choix représente une réelle décision éthique et ne représente pas une grande perte financière pour Twitter. Ce genre de publicités ne correspond qu'à une infime partie des revenus publicitaires de l'entreprise.
Le fondateur de Twitter explique ainsi "un message politique gagne du terrain lorsque les gens décident de suivre un compte ou de retweeter. Le fait de payer pour atteindre une audience enlève cette décision, et force les gens à recevoir des messages politiques parfaitement optimisés et ciblés. Bien que la publicité sur Internet soit incroyablement puissante et très efficace pour les annonceurs commerciaux, ce pouvoir comporte des risques importants pour la politique, où il peut être utilisé pour influencer les votes et affecter la vie de millions de personnes."
Il parle également de tout ce que ces publicités regroupent comme du micro-ciblage ou encore des vidéos truquées, alors que certaines publications peuvent atteindre des milliers, voire des millions de personnes de manière naturelle et transparente.
Sans surprise, cette décision a été applaudie par les internautes et certaines personnalités politiques, comme Hillary Clinton.
This is the right thing to do for democracy in America and all over the world.
What say you, @Facebook? https://t.co/dRgipKHzUG
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 30, 2019
This is a good call. Technology - and social media especially - has a powerful responsibility in preserving the integrity of our elections.
Not allowing for paid disinformation is one of the most basic, ethical decisions a company can make.
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) October 30, 2019
Le contraste Facebook/Twitter
Quelques minutes après l'annonce de Jack Dorsey, Mark Zuckerberg a pris la parole pour présenter les résultats du troisième trimestre de Facebook.
Facebook a une opinion bien différente sur les publicités politiques. Malgré la récente lettre de 250 salariés s'indignant face aux publicités trompeuses diffusées par des politiciens sur le réseau social, Zuckerberg persiste. On apprenait d'ailleurs en septembre que les publications des politiciens ne seraient pas soumises au système de vérification, afin de ne pas arbitrer quelques discours.
Le face à face des deux dirigeants
Pour Zuckerberg, "dans une démocratie, je ne pense pas qu'il soit juste que les entreprises privées censurent les politiciens ou les médias. [...] Les publicités peuvent être une partie importante de la voix - en particulier pour les candidats et les groupes de défense des droits que les médias ne couvriraient peut-être pas autrement afin qu'ils puissent faire passer leur message dans les débats". Il ajoute "je crois que la meilleure approche consiste à travailler pour accroître la transparence".
À la fin de son thread sur Twitter, Jack Dorsey conclue par "une dernière remarque. Il ne s'agit pas de liberté d'expression. Il s'agit de payer pour la portée. [...] Il vaut la peine de prendre du recul pour y remédier".
Deux hommes, deux réseaux sociaux et surtout deux visions bien différentes de la publicité et de l'impact de la politique sur leur plateforme respective.