La société de capital-risque Accel a présenté son rapport Euroscape 2023, le 17 octobre, mettant en avant la hausse de la capitalisation boursière des géants américains de la tech. Ces résultats s’expliquent par l’engouement autour de l’intelligence artificielle générative, ces entreprises s’étant lancés dans une course effrénée pour prendre une place de leader.
La capitalisation boursière des géants technologiques permet au NASDAQ de sortir la tête de l’eau
En tout, les géants des technologies américains ont vu leur capitalisation boursière grimper de 2 400 milliards de dollars cette année. En moyenne, le cours des actions de ces grands groupes a progressé de 36 % en moyenne sur un an. Le NASDAQ Composite, indice boursier fortement axé sur les sociétés du secteur des nouvelles technologies, a d’ailleurs repris des couleurs en 2023.
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Lui qui avait connu un pic historique en novembre 2021, accusait une baisse d’environ 35 % en mars 2022. Il n’aura fallu que 18 mois pour que la tendance s’inverse et que l’indice reparte à la hausse, porté par l’avènement de l’IA générative. À titre de comparaison, après l’éclatement de la bulle internet en 2000, le NASDAQ avait mis plus de 14 ans pour retrouver 80 % de la valeur qu’il avait à la fin du XXe siècle.

Philippe Botteri, associé chez Accel, a précisé à CNBC, que « nous étions à une époque très différente de celle des années 2000 ». Graphique : Euroscape 2023 / Accel.
Malgré des capitalisations boursières en hausse, Accel note que les GAFAM pourtant habitués à racheter de nouvelles entités, ont limité leurs acquisitions. Seules 10 transactions ont été recensées cette année, constituant une véritable baisse par rapport aux années précédentes. Ces firmes craignent que les régulateurs ne s’immiscent dans leurs affaires, affirmant que les opérations qu’ils mènent, peuvent nuire à la concurrence sur le marché qu’ils souhaitent pénétrer. Pendant près de 21 mois, Microsoft a dû convaincre les autorités antitrust du monde entier de le laisser acquérir Activision Blizzard.

Par le passé, les GAFAM avaient pour habitude d’acquérir trois, quatre, si ce n’est cinq fois plus d’entreprises pour renforcer leurs rangs ou s’immiscer dans un marché novateur. Graphique :
Dans la course à l’IA générative, les géants de la tech ont chacun leur stratégie
En matière d’intelligence artificielle générative, les géants technologiques ont tous adopté une stratégie différente. Suite au succès probant de ChatGPT d’OpenAI, Google a senti qu’il se faisait distancer par l’entreprise de Sam Altman. Sundar Pichai a décidé de tirer la sonnette d’alarme, sommant ses équipes de concevoir à l’aide de LaMDA, le modèle de langage (LLM) de la firme de Mountain View, une IA générative tout aussi performante. Voici comment Bard est né. De la même manière, Meta a pris le temps de concevoir Llama 2, son LLM sorti en juillet dernier.
Microsoft, lui, a préféré puiser à la source. Déjà proche d’OpenAI, il a décidé d’investir 10 milliards de dollars supplémentaires dans la société, lui permettant d’exploiter ses outils d’IA à sa guise. Ainsi, le groupe dirigé par Satya Nadella a dopé son moteur de recherche Bing avec cette technologie, et lancé sa nouvelle toolbox, Microsoft 365 Copilot.
De son côté, Amazon a proposé un incubateur de start-up dédiée à l’IA générative, avant de dévoiler Bedrock, une offre à la carte, à destination des professionnels visant à proposer une pléthore de modèles pour répondre à une multitude de besoins. Avec cette nouvelle technologie, elle espère également améliorer l’expérience client sur sa plateforme e-commerce, ainsi que les conditions de ses travailleurs.
Enfin, Nvidia reste l’entreprise qui a le mieux surfer sur la vague de l’intelligence artificielle. Consciente de la facture salée de la formation et du fonctionnement de tels modèles, elle a décidé de fournir en masse des processeurs d’IA aux entités qui en avaient besoin. Un choix qui s’est avéré payant puisque la société de Jensen Huang a franchi les 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière en mai, et génère tellement de bénéfices que sa situation financière est plus que confortable. Souhaitant réduire sa dépendance à Nvidia, OpenAI a pris la décision de concevoir sa propre puce d’IA qui lui permettra à l’avenir de proposer des outils toujours plus performants.