C’est le grand rendez-vous de juin en France, la 7e édition de VivaTech s’est tenue du 14 au 17 juin Porte de Versailles, à Paris. Au programme ? Des annonces d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, des fans d’Elon Musk un peu gênants, mais surtout la promesse du plus grand salon tech d’Europe, connecter start-up, géants du numérique, grandes entreprises et investisseurs.

L’Intelligence artificielle en majesté

Avec 150 000 visiteurs sur quatre jours, il fallait parfois jouer des coudes dans les travées du Pavillon 1 de Paris Expo pour atteindre l’un des 2 800 exposants présents ou assister à l’une des 450 interventions organisées lors de l’événement. Certaines, comme celle du président de la République Emmanuel Macron ou celle de Yann LeCun de Meta ont donné lieu à une véritable cohue, sans parler d’Elon Musk accueilli dans un espace plus grand, le Dôme de Paris pour faire entrer 4 000 personnes. Cette 7e édition a réuni 40 % de plus de monde que la précédente, encore marquée par le Covid-19.

En 2022 c’était aussi le Web3 qui était à l’honneur. Il n’a pas disparu, mais actualité oblige, ses acteurs se sont voulus beaucoup plus discrets. Sans surprise, après le raz-de-marée ChatGPT, c’est bien l’Intelligence artificielle qui lui a ravi la place. Yann LeCun, n’est autre que vice-président et directeur scientifique de l’IA de Meta. Emmanuel Macron lui-même est venu mettre en avant un plan de 500 millions d’euros pour favoriser l’émergence d’un champion hexagonal dans le secteur.

foule devant le Stage One de VivaTech

À VivaTech, Emmanuel Macron est en terrain conquis. Photographie : Benjamin Terrasson / Siècle Digital

Pour beaucoup de participants de VivaTech, au-delà de ces grandes conférences, ou grandes annonces, c’est avant tout un lieu de rencontre. 11 400 start-up, françaises et internationales, ont fait le déplacement. Certaines sur des stands plus vastes, de leurs soutiens, la Banque Public d’Investissement, le ministère des Armées, LVMH, Air Liquide, Software Republic… Certaines sur des corners dédiés, en permanence en train d’échanger avec les curieux en tout genre.

Le rendez-vous familial de la start-up nation

Le but, pour la plupart, est de lever des fonds pour se développer et peut-être, un jour devenir le géant de demain qui soutiendra les jeunes pousses. Tout est étudié à VivaTech pour leur permettre d’attirer l’attention d’un des 1 700 fonds d’investissement français et internationaux présents. Un espace « investor Lounge », « Networking », un « Pitch studio » où les créateurs de start-up s’enchaînent tout au long de la journée. Sans aller jusqu’aux espaces dédiés, de nombreux stands ont aménagé un lieu avec une petite dizaine de places pour une présentation. Difficile de passer dans une allée sans en apercevoir. À VivaTech cela « pitch » à tout va, on est aussi et peut être surtout là pour ça.

Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la transition numérique et des communications, en a profité pour dévoiler son plan pour rapprocher l’industrie « traditionnelle » des start-up. Toujours dans cette optique de faire émerger des licornes, des entreprises valorisées ont plus d’un milliard de dollars. Les membres du gouvernement ont été nombreux à passer une tête, le stand du CNRS a eu à cet égard beaucoup de succès.

La Première ministre, Élisabeth Borne, a fait le déplacement en personne, afin de remettre le prix Female Founder Challenge à Zuzanna Stamirowska, fondatrice startup deeptech française Pathway. Organisé par VivaTech et 50inTech, il vise à mettre en avant les femmes qui construisent l’avenir de la technologie, dans un milieu où elles sont encore trop largement sous-représentées, notamment en France.

L’inclusion et la diversité faisaient partie d’un des axes forts de cette édition. Outre l’égalité homme femme, de nombreux pays ont été représentés. Pour la deuxième fois consécutif, un « pays de l’année » a été désigné. Après l’Inde ce fut au tour de la Corée du Sud d’être honoré. Des stands étaient par ailleurs dédiés à des pays ou des régions du monde comme « l’Africa Tech ». Jeux Olympiques 2024 obligent, le sport a également eu sa part belle. L’ensemble du Pavillon 2, accessible du cœur de l’événement via une passerelle, a été consacré au sport et à son futur.

Lee Young, Ministre des PME et start-up de la République de Corée
, en ouverture de VivaTech

Lee Young, Ministre des PME et start-up de la République de Corée
, en ouverture de VivaTech. Photographie : Benjamin Terrasson / Siècle Digital

Pour cette 7e édition, VivaTech a, à nouveau, tenu toutes ses promesses. En particulier celle d’être « le lieu où se croisent business et innovation ». Après les professionnels durant trois jours, le grand public a pu lui aussi profiter des nouvelles technologies présentées, les concept-cars, être poursuivis par des robots à quatre pattes. Paris oblige, les curieux ont pu toucher du doigt le futur de la beauté mis en avant dans des stands très étudiés… Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France, à la tête de LVMH est même passé. Il convient de préciser, que le co-organisateur au côté du géant de la communication Publicis n’est autre que le groupe média Les Échos – Le Parisien, propriété du milliardaire. Pour ceux qui auraient raté l’événement et s’en mordraient les doigts, la prochaine édition est déjà annoncée : rendez-vous du 22 au 25 mai 2024.