Une nouvelle étude s’est intéressée à la parité homme-femme dans l’écosystème des start-up européennes. Ses résultats montrent un paysage encore défavorable pour les femmes, notamment en France.

En 2022, 78 % des nouvelles start-up européennes étaient uniquement dirigées par des hommes

Le collectif Sista, qui souhaite faire « émerger une génération de leaders diversifiés en réduisant les inégalités de financement entre les hommes et les femmes entrepreneurs », s’est associé au Boston Consulting Group pour mener à bien cette étude. Elle s’est intéressée à cinq pays européens, la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, et présente « le premier baromètre européen sur les conditions conditions de financement des femmes dirigeantes d’entreprises en phase de démarrage ».

Ses résultats sont édifiants. Seules 22 % des entreprises créées en 2022 comptaient au moins une femme dans leur équipe fondatrice. Si l’on considère les équipes exclusivement féminines, ce chiffre tombe à 10 %. Ainsi, 78 % des start-up européennes créées en 2022 n’étaient composées que de fondateurs masculins : une femme sur deux s’associe à un homme pour créer une entreprise, tandis qu’un homme sur dix s’associe à une femme pour fonder une boîte.

Infographie sur la parité dans les nouvelles start-up européennes en 2022.

Infographie : Sista / Boston Consulting Group.

En France, les équipes exclusivement féminines sont particulièrement en difficulté, tandis que les équipes mixtes connaissent davantage de succès. Sur toutes les start-up fondées en 2022 au sein de l’Hexagone par des équipes mixtes, 47 % comptaient une majorité d’hommes dans leur direction, tandis que 50 % atteignaient la parité, c’est beaucoup moins que le reste des pays sondés.

« La situation est particulièrement difficile pour les femmes au moment de la création de l’entreprise : c’est là qu’elles créent le moins d’entreprises en solo (seulement 25 %), qu’elles travaillent le moins en équipe (seulement 37 %) et que les équipes mixtes ont la parité la plus faible », précise l’étude au sujet de la situation française.

Les levées de fonds bénéficient beaucoup plus aux start-up dirigées par des hommes

Les chiffres concernant les levées de fonds sont du même acabit. Tous secteurs confondus, les montants moyens levés par les femmes sont au moins deux fois inférieurs à ceux des start-up composées uniquement d’hommes. En 2022, seules 2 opérations de plus de 50 millions d’euros ont été menées par des femmes, contre 215 par des hommes. 94 % des levées de fonds réalisées par des femmes ne dépassent pas les 15 millions d’euros, tandis qu’elles ne représentent que 7 % des premières levées de fonds, et 2 % lors des tours de table ultérieurs.

La situation empire avec le temps. Ainsi, « les montants levés par les femmes tendent à atteindre un plafond de verre après 6 ans d’existence de la start-up, alors que les montants levés par les hommes explosent ». Dans ce contexte, le rapport indique que la meilleure chance de réussite pour les femmes est de s’associer avec des hommes.

Infographie sur la parité dans les nouvelles start-up européennes en 2022.

Infographie : Sista / Boston Consulting Group.

L’étude estime que la France est plus en avance que les autres pays sondés en matière d’impulsion gouvernementale. Cependant, elle reste encore « derrière les pays nordiques et les États-Unis lorsqu’il s’agit de parler de l’égalité et de la diversité des genres ».

En 2022, une enquête réalisée par l’Organisation internationale du travail révélait que 67 % des femmes européennes travaillant dans le secteur de la tech estimaient être sous-payées par rapport aux hommes.