Nouveau retournement de situation dans l’affaire du Human Landing System (HLS), c’est-à-dire l’alunisseur, du programme Artemis. Le Comité des crédits du Sénat des États-Unis, qui gère toutes les lois sur les dépenses discrétionnaires du pays, a en effet demandé à la NASA de choisir deux entreprises pour développer le vaisseau qui ira poser les prochains Américains sur la Lune.

La NASA a choisi SpaceX

Il est certain que cela ne va pas calmer les ardeurs entre Jeff Bezos et Elon Musk. Au départ, la NASA avait présélectionné trois entreprises, SpaceX, Blue Origin et Dynetics, pour son alunisseur. L’Agence a finalement choisi la fusée Starship développée par SpaceX, notamment pour le prix alléchant proposé par l’entreprise. Il faut en effet rappeler que le Congrès a accordé un budget plus serré que prévu à la NASA, notamment car le pays doit affronter une importante crise suite à la pandémie de Covid-19.

L’unique choix de SpaceX a surpris tout le monde, la NASA ayant pour habitude de choisir deux partenaires comme cela a été le cas pour le Commercial Crew Program, pour lequel SpaceX et Boeing ont été sélectionnés. Piquées au vif, Dynetics et Blue Origin ont déposé un recours, mais l’entreprise de Jeff Bezos ne s’est pas arrêtée là. Alors que le milliardaire lui-même a rédigé une lettre à la NASA en lui proposant une remise de 2 milliards de dollars si elle choisissait son alunisseur Blue Moon, l’entreprise a également déposé plainte auprès de la Cour fédérale des États-Unis.

Un hangar SpaceX.

Jusqu’alors, SpaceX était la seule entreprise choisie par la NASA. Photographie : Jérôme Boursier / Unsplash

Le Sénat veut deux partenaires, pas un seul

Il semblerait que le Sénat ait entendu les arguments de Blue Origin. Ce lundi 18 octobre, des sénateurs du Comité des crédits, le plus grand comité du sénat américain, ont ainsi publié une version préliminaire du projet de loi d’affectation qui régit le budget de la NASA pour l’exercice 2022. Celui-ci propose un budget de 24,83 milliards de dollars pour la NASA, soit un peu plus que les 24,8 milliards de dollars demandés par celle-ci. Il contient également une augmentation de 100 millions de dollars de financement pour le HLS, rapporte le média spécialisé Space.com.

« En utilisant ce financement, la NASA est censée assurer la redondance et la concurrence, y compris un soutien robuste à la recherche, au développement, aux tests et à l’évaluation pour pas moins de deux équipes de HLS. Le Comité attend de véritables investissements dans le développement plutôt que des études supplémentaires », indique le texte.

Si la version préliminaire est acceptée, la NASA devra donc revenir en arrière et finalement choisir une deuxième entreprise… Il y a fort à parier que la nouvelle ait fait sourire Jeff Bezos. Il est néanmoins difficile de savoir comment l’Agence va s’en sortir : les alunisseurs proposés par Dynetics et Blue Origin coûtent respectivement 9 milliards et 5,9 milliards de dollars. L’augmentation de 100 millions proposées pour le Human Landing System semble donc très légère.

Une chose est sûre, ces changements de programme répétés ne vont pas aider la NASA à respecter son objectif de 2024 pour retourner sur la Lune.