La NASA vient d’annoncer le financement de 14 projets expérimentaux visant à faire progresser la conquête spatiale, à l’intérieur et en dehors du Système solaire. Si certains semblent tout droit sortis d’œuvres de science-fiction, ils suscitent l’intérêt de l’Agence spatiale américaine qui cherche désormais à déterminer s’ils sont viables.

Un programme pour « nourrir les idées visionnaires »

Si nos yeux semblent, actuellement, davantage fixés sur l’orbite basse, sur la Lune et sur Mars, il ne faut pas oublier que la NASA s’intéresse aussi aux autres planètes du Système solaire ainsi qu’à certaines de leurs lunes susceptibles d’abriter la vie, mais également à l’espace plus lointain. C’est notamment pour atteindre ces endroits et les explorer que l’Agence spatiale a mis au point le NASA Innovative Advanced Concepts (NIAC).

Il s’agit d’un programme dont l’objectif est de « nourrir les idées visionnaires qui pourraient transformer les futures missions de la NASA en créant des avancées, des concepts aérospatiaux radicalement meilleurs ou entièrement nouveaux, tout en engageant les innovateurs et les entrepreneurs américains comme partenaires dans ce voyage ».

Établi en 2011, le NIAC explore des concepts aérospatiaux précoces et techniquement crédibles soumis par des chercheurs et leur octroie un financement. Grâce à celui-ci, les scientifiques étudient la physique de leurs concepts, établissent la feuille de route du développement technologique nécessaire, identifient leurs limites potentielles et recherchent des possibilités de transition pour les concrétiser.

« La NASA ose rendre l’impossible possible. Cela n’est possible que grâce aux innovateurs, aux penseurs et aux faiseurs qui nous aident à imaginer et à préparer l’avenir de l’exploration spatiale. Le programme NIAC contribue à donner à ces scientifiques et ingénieurs avant-gardistes les outils et le soutien dont ils ont besoin pour stimuler la technologie qui permettra les futures missions de la NASA », déclare Bill Nelson, administrateur de la NASA.

Le logo de la NASA.

Photographie : Pixabay

Des exemples des projets sélectionnés par la NASA

Dans un billet de blog, la NASA annonce un financement de 150 000 dollars accordé à « 14 visionnaires issus de 9 États ». L’un des concepts proposés les plus prometteurs est celui de Quinn Morley, qui propose un hydravion baptisé TitanAir pour explorer Titan, le plus grand satellite naturel de Saturne. Il serait capable de voler dans l’atmosphère de la lune mais également de naviguer dans ses océans afin de recueillir du méthane et des matières organiques complexes pour les étudier.

Artur Davoyan, chercheur à UCLA, a quant à lui imaginé un système de propulsion qui permettrait d’atteindre l’espace lointain bien plus rapidement, tandis que Mary Knapp, du MIT, a proposé un observatoire de l’espace lointain qui utiliserait un essaim de milliers de minuscules satellites pour détecter les émissions radio à basse fréquence de l’univers primitif, c’est-à-dire l’univers tel qu’il était peu de temps après sa formation. Il serait également utile pour capter les champs magnétiques des exoplanètes semblables à la Terre.

Certains des concepts sélectionnés par la NASA pourraient aussi servir aux prochaines missions vers la Lune et Mars. Congrui Jin, de l’université du Nebraska, a présenté des blocs d’habitat à croissance autonome qui pourraient permettre de gagner de la place à bord des vaisseaux lors des missions vers Mars. Peter Curreri, de Lunar Resources, a quant à lui conçu des pipelines qui pourraient faire la navette entre les différentes bases lunaires.

Il est important de noter que ces projets n’en sont qu’à leur phase initiale. Peu d’entre eux verront le jour, et il est même possible qu’aucun ne soit complété. Ils illustrent néanmoins les ambitions de l’Agence spatiale américaine, qui souhaite accélérer son exploration du cosmos.