La NASA a sélectionné Blue Moon, alunisseur développé par Blue Origin, pour l’une de ses missions Artemis. Il s’agit d’une victoire pour l’entreprise fondée par Jeff Bezos, qui était jusqu’alors devancée par sa rivale, SpaceX.

Blue Moon, alunisseur de la mission Artemis V

En 2021, l’agence spatiale américaine choisissait Starship en tant qu’alunisseur de la mission Artemis III, la première du programme Artemis acheminant des astronautes jusqu’à la surface lunaire. À l’époque, Blue Origin était particulièrement remontée contre l’agence, et avait même intenté une procédure en justice contre celle-ci. L’année dernière, la NASA étendait son contrat avec la firme d’Elon Musk, faisant de Starship l’alunisseur pour la mission Artemis IV également.

Finalement, l’heure de Blue Origin est elle aussi arrivée. La société s’est vue accorder un contrat de 2,3 milliards de dollars de la part de la NASA pour que Blue Moon soit l’alunisseur de la mission Artemis V. Prévue pour 2029, cette dernière « se situe à l’intersection de la démonstration des capacités initiales d’exploration lunaire de la NASA et de la mise en place des systèmes fondamentaux pour soutenir les missions complexes récurrentes en orbite lunaire et à la surface, dans le cadre de l’approche d’exploration de la Lune à Mars de l’agence », détaille la NASA dans un communiqué de presse.

Développé en collaboration avec des piliers de l’industrie aérospatiale américaine, Lockheed Martin et Boeing, Blue Moon s’amarrera premièrement à la station Gateway, qui sera alors en orbite lunaire à l’instar de la Station Spatiale internationale autour de la Terre. Quatre astronautes se rendront à Gateway à bord d’un autre vaisseau spatial, la capsule Orion de la NASA propulsée par la fusée Artemis, qui a réussi son vol inaugural fin 2022. Depuis la station, deux d’entre eux rejoindront Blue Moon pour un séjour d’environ une semaine près du pôle sud de la Lune.

Vision d'artiste de l'alunisseur Blue Moon posé sur la Lune.

Vision d’artiste de l’alunisseur Blue Moon posé sur la Lune. Image : Blue Origin.

La NASA veut stimuler l’innovation

Blue Origin effectuera un vol de démonstration sans équipage de son alunisseur en 2028, un an avant qu’il ne soit utilisé pour Artemis. En faisant appel à une autre entreprise que SpaceX, la NASA cherche à instaurer un climat de compétitivité dans le secteur privé, ce qui permettra de stimuler et d’accélérer l’innovation. D’ailleurs, l’agence spatiale a fait appel à plusieurs entreprises, plus ou moins importantes, pour le programme Artemis, aidant de nombreux acteurs issus du privé à prendre leur envol.

« Le fait de disposer de deux modèles distincts d’atterrisseurs lunaires, avec des approches différentes pour répondre aux besoins de la mission de la NASA, offre une plus grande robustesse et garantit une cadence régulière d’alunissage. Cette approche compétitive stimule l’innovation, fait baisser les coûts et investit dans les capacités commerciales afin de développer les opportunités d’affaires qui peuvent servir d’autres clients et favoriser une économie lunaire », commente Lisa Watson-Morgan, responsable du programme de système d’atterrissage humain au Marshall Space Flight Center de la NASA.

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour Blue Origin. La société traversait une période de moins bien après un problème sur la dernière mission de sa fusée New Shepard, qui transporte des touristes à la limite de l’espace. La firme devrait prochainement dévoiler New Glenn, le lanceur ultra lourd qui amènera Blue Moon jusqu’à la station Gateway lors de la mission Artemis V.