En avril 2021, la NASA avait choisi SpaceX pour mettre au point l’alunisseur de son programme Artemis. Quelques semaines plus tard, l’agence spatiale américaine suspendait le contrat car les deux autres entreprises en lice, Blue Origin et Dynetics avaient déposé un recours. Lundi 26 juillet, Jeff Bezos, le fondateur de Blue Origin a proposé à la NASA une remise de 2 milliards de dollars pour tenter de voler le contrat à SpaceX.

Avec cette offre, Blue Origin tente le tout pour le tout

Voilà un rebondissement auquel la NASA ne s’attendait certainement pas. Hier, lundi 26 juillet, Jeff Bezos a pris la plume pour décrire à la NASA et au Government Accountability Office (GAO), organisme qui statue sur les litiges relatifs aux appels d’offres, pour leur faire part d’une offre alléchante. En effet, le fondateur de Blue Origin cherche par tous les moyens à récupérer un contrat que la NASA avait préalablement accordé à SpaceX. Jeff Bezos propose de faire une remise de 2 milliards de dollars à l’agence spatiale américaine. Aucun doute : il veut vraiment ce contrat l’alunisseur.

Dans une lettre adressée au directeur de la NASA, Bill Nelson, Jeff Bezos écrit que : « nous sommes prêts à faire un effort de 2 milliards de dollars au cours des deux premières années si la NASA choisit l’alunisseur Blue Moon conçu par Blue Origin. Nous sommes à une phase clé du programme Human Landing System et nous sommes persuadés d’être en capacité d’envoyer et de poser des humains sur la surface lunaire ». Concrètement, Jeff Bezos est prêt à autofinancer les futurs tests de Blue Moon vers l’orbite terrestre basse. Il y en a pour des centaines de millions de dollars.

Que va faire la NASA ?

Une remise exceptionnelle formulée seulement une semaine avant que le Government Accountability Office (GAO) ne se prononce. Selon Bezos : « tout ce que la NASA doit faire, c’est profiter de cette offre et modifier son choix initial ». Un porte-parole de la NASA a déclaré être au courant de la lettre rédigée par Jeff Bezos. Il a ajouté ceci : « afin de préserver l’intégrité du processus d’approvisionnement en cours et la décision du GAO sur cette question, nous ne ferons pas d’autres commentaires ». Même si c’est bien tenté, cela ne sera pas si facile pour le fondateur de Blue Origin. Il est possible que les technologies développées par Blue Origin ne passent pas les tests de la NASA.

La NASA est limitée par le montant des fonds accordés par le Congrès. L’agence spatiale américaine n’a pas eu le choix : elle n’a pu choisir qu’une seule société. Cependant, la NASA est convaincue qu’il est bon de faire appel à plusieurs entreprises pour les mettre en concurrence et accélérer la recherche. Cette nouvelle proposition pourrait peut-être permettre à l’agence de reconsidérer l’offre de Blue Origin… Ce n’est pas la première tentative du patron d’Amazon. Bezos avait déjà rencontré Jim Bridenstine en 2019, l’administrateur de la NASA, pour tenter de le convaincre de choisir l’alunisseur de Blue Origin.