C’est toujours dans le cadre de la mission Artemis, organisée par la NASA pour envoyer des humains sur la Lune, que Blue Origin tente de se battre pour que son alunisseur Blue Moon soit choisi par l’agence spatiale américaine. En avril, la NASA choisissait SpaceX plutôt que Blue Origin. Une décision qui ne passe pas pour Jeff Bezos qui a justement décidé de porter plainte devant la Cour fédérale des États-Unis.

Blue Origin ne lâche pas l’affaire

Fin juillet, Jeff Bezos avait tenté un coup de poker en proposant à la NASA une remise de 2 milliards de dollars pour voler ce contrat à SpaceX. Cela n’a vraisemblablement pas suffi à convaincre l’agence spatiale américaine de travailler avec sa société Blue Origin, mais Bezos s’entête et fait de ce contrat une priorité. Il faut dire que c’est peut-être la mission spatiale la plus importante des deux ou trois prochaines décennies.

Ce n’est pas la première fois que Blue Origin tente une action pour empêcher la NASA de ne travailler qu’avec SpaceX sur ce sujet. Quelques jours après la décision de l’agence, Blue Origin et Dynetics, les deux autres firmes qui étaient en lice pour travailler sur un projet d’alunisseur, avaient déjà déposé un recours auprès du Government Accountability Office (GAO), organisme qui statue sur les litiges relatifs aux appels d’offres. À l’époque, le contrat avait déjà dû être suspendu.

La NASA pourrait finir par céder

Cette nouvelle plainte va probablement ralentir un peu plus le développement de la mission Artemis, dont l’objectif était initialement d’envoyer des humains sur la Lune en 2024. La plainte de Blue Origin a été décrite par les avocats de Blue Origin comme une contestation de « l’évaluation illégale et inappropriée par la NASA des propositions soumises lors de la compétition pour la Lune ». Selon les données fédérales, SpaceX aurait déjà reçu 439 millions de dollars de la NASA pour commencer son travail.

Selon les mots du porte-parole de Blue Origin, cette action en justice est une : « tentative de remédier aux failles du processus d’acquisition constatées dans le système d’atterrissage humain de la NASA. Nous croyons fermement que les problèmes identifiés dans cette acquisition et ses résultats doivent être abordés pour rétablir l’équité, créer la concurrence et assurer un retour sûr sur la Lune pour les États-Unis ». De son côté, la NASA assure examiner les détails de l’affaire.

Il faut bien reconnaître que la décision de la NASA de ne choisir que SpaceX a été surprenante. Nous pouvions penser que l’agence américaine suive le modèle de son précédent programme baptisé Commercial Crew, au sein duquel SpaceX et Boeing étaient concurrents pour fabriquer une capsule capable d’envoyer des humains au sein de l’ISS. C’est un moyen idéal pour assurer une solution de secours si jamais l’une des entreprises rencontre des problèmes.