Mac Isaac, le directeur d’une boutique de réparation de matériels informatiques et Twitter seront amenés à se revoir devant les tribunaux suite à l’affaire Hunter Biden. Le directeur a porté plainte (pdf) contre le réseau social et réclame près de 500 millions de dollars de dédommagement ainsi qu’une rétractation publique à twitter.
Une affaire Hunter Biden médiatique et politique
Cette affaire traîne depuis le 12 avril 2019 où Mac Isaac, le propriétaire d’un magasin de réparation de matériels informatiques a reçu un client qui lui demandait de récupérer les données d’un ordinateur mal en point. Selon le client, l’ordinateur portable était celui de Hunter Biden. Une fois les données récupérées et sauvegardées, il a prévenu le fils de Joe Biden afin qu’il vienne le récupérer en main propre. Les jours passent et Hunter Biden n’est pas venu le chercher.
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Entre fin juillet 2019 et le 14 octobre 2020, Mac Isaac a interagi plusieurs fois avec le FBI ainsi que Robert Costello, l’avocat de Rudy Giuliani, ancien maire de New York, au sujet de l’ordinateur récupéré. Le disque dur a ainsi été donné à l’avocat qui l’aurait par la suite copié et remis entre les mains de Rudy Giuliani tout en remettant l’original au FBI. De son côté, le New York Post, le média qui a écrit l’article, signale que la source d’origine est Mac Isaac. Cependant, le journal affirme avoir obtenu ces renseignements auprès de Rudy Giuliani.
Cet article porte atteinte à Hunter Biden. Celui-ci entretiendrait des liens douteux avec une entreprise en Ukraine où il aurait passé près de cinq ans. Durant ces années, le fils de Joe Biden a réussi à sauver l’entreprise gazière ukrainienne d’une affaire de corruption. Le président Joe Biden (ancien vice-président d’Obama à ce moment-là) n’a jamais parlé de cette soi-disant affaire avec son fils, Hunter Biden. En revanche, Mac Isaac, le directeur de The Mac Shop se voit considéré comme un « Hacker » aux yeux des réseaux sociaux.
L’affaire qui a accaparé les politiciens et les réseaux sociaux
Lors de sa publication, l’article a été publié des centaines de fois sur les réseaux sociaux. Facebook ainsi que Twitter se sont alors empressés de limiter la propagation de l’article, voire la bloquer sur Twitter. Néanmoins, des politiciens tels que Donald Trump ou même Josh Hawley ont jugé l’action des deux réseaux sociaux trop partiale. D’ailleurs, le président sortant Donald Trump a ainsi qualifié de désolants les agissements de Twitter et de Facebook. D’autres personnalités politiques ont déclaré que les réseaux sociaux ont largement enfreint la légalité.
À l’époque, les plateformes se sont exprimées sur leurs décisions. Facebook a ainsi bloqué la publication du post du New York Post afin d’en vérifier les informations. Twitter avait quant à lui totalement bloqué le partage de ce post qui a d’ailleurs valu un blocage de Keyleich McEnany, la porte-parole de la maison blanche. Le réseau social a par la suite déclaré qu’il ne souhaite pas laisser des informations piratées se propager sur le réseau social. Cette action de Twitter n’est pas inconnue. Elle a permis de développer plus rapidement la fonctionnalité qui obligeait à lire et à citer un article notamment à cause des futures élections présidentielles. Les sénateurs républicains avaient demandé aux deux réseaux sociaux de s’expliquer devant le Sénat sur cette action.
We want to provide much needed clarity around the actions we’ve taken with respect to two NY Post articles that were first Tweeted this morning.
— Twitter Safety (@TwitterSafety) October 14, 2020
Twitter a de son côté déclaré qu’il suivait simplement sa politique où il est stipulé que des publications ayant comme source des informations piratées sont contraires au règlement. À l’inverse de Facebook n’a pas bloqué la publication, mais le post avait fait l’objet de vérifications plus poussées. Quelque temps après, Twitter a autorisé à nouveau le partage du post de New York Post ce qui a d’ailleurs amené à changer leur politique de sécurité. La responsable juridique de Twitter a ainsi déclaré que le réseau social ne fera plus de blocage sur les contenus piratés sauf s’ils proviennent des hackers eux-mêmes ou de complices. Les tweets comportant ce genre d’informations seront à l’avenir marqués. En revanche, Mac Isaac s’est fait supprimer son compte Twitter…
Menace et fermeture
Mac Isaac a finalement été obligé de fermer son magasin à la suite d’une communication de Twitter qui montre le réparateur d’ordinateurs comme un hackeur. Quelque temps après la décision des réseaux sociaux, The Mac Shop reçoit des courriers menaçants ainsi que des critiques négatives. Il ne fait pas du tort à Twitter au sujet de la suppression de compte twitter. Il trouve cela normal vis-à-vis de la politique de sécurité du réseau social. Néanmoins, Mac Isaac porte le réseau social au tribunal et réclame 500 millions de dollars, des excuses publiques de Twitter, dont tous les dommages directs et indirects de la part de Twitter soient dédommagés.