Tencent a annoncé que son modèle de langage Hunyuan sera déployé dès lors qu’elle aura reçu l’approbation des autorités chinoises. Le 30 août dernier, l’Administration du cyberespace de Chine (CAC), le censeur de l’Internet chinois, donnait son feu vert pour la sortie publique de plusieurs technologies d’intelligence artificielle (IA) générative.

Hunyan ne sera pas uniquement réservé aux professionnels

Capable de générer du contenu écrit ou visuel à partir d’une simple requête, l’IA générative est au cœur des ambitions des big tech. Consciente qu’elle ne doit pas laisser les États-Unis prendre trop d’avance dans le secteur, la Chine réfléchit depuis plusieurs mois à la meilleure formule pour permettre à ses entreprises de développer la technologie tout en gardant le contrôle sur cette dernière.

Pour y parvenir, la CAC a publié une liste de mesures à respecter pour les firmes chinoises. Celles-ci comprennent la protection d’informations personnelles, ainsi que la censure des messages considérés par le Parti Communiste Chinois comme indésirables.

Une fois son encadrement mis en place, le gouvernement a pris la décision de laisser les entreprises déployer leurs modèles d’IA au grand public, à condition qu’ils soient au préalable approuvés. Près de 70 IA ont d’ores et déjà validées. Parmi elles, on retrouve Ernie, le concurrent de ChatGPT créé par Baidu, ainsi que le modèle de langage de SenseTime initialement dévoilé en avril, au même moment que celui du géant Alibaba.

Ce 8 septembre, c’était au tour de Tencent de dévoiler son propre modèle. Baptisé Hunyan, il était jusqu’alors réservé aux entreprises. La firme a toutefois confirmé qu’il serait lancé pour le grand public également dès que les autorités auront donné leur feu vert. Tencent va également l’intégrer à ses produits comme Tencent Meeting ou la fonction de recherche de WeChat.

Les grandes ambitions chinoises malgré un contexte géopolitique tendu

La Chine aspire à devenir le leader du secteur de l’intelligence artificielle d’ici à 2030. Elle doit néanmoins faire face à un adversaire de taille ; dans la course à l’IA, les États-Unis sont bien décidés à empêcher l’Empire du Milieu d’avancer.

Depuis le mois d’octobre, l’administration Biden restreint l’export de semi-conducteurs et de matériel pour en fabriquer vers la Chine. En conséquence, les entreprises chinoises doivent décrocher une licence afin d’acheter les produits américains tels que ceux de Nvidia, dont les processeurs alimentent les systèmes comme ChatGPT.