Après 150 ans d’existence, l’ère des voitures à moteur à combustion touche à sa fin. C’est en tout cas la conclusion d’un rapport, publié le 14 septembre par le Rocky Mountain Institute (RMI), un centre de recherche et d’études américain sur l’énergie. Baptisée Cars, The end of the ICE age (en français : Voitures, La fin de l’ère du moteur à combustion), elle affirme que d’ici 2030, le marché mondial des voitures à carburants fossiles devrait chuter entre 14 % et 38 %.

En 2040, les voitures ne devraient plus avoir besoin de pétrole

Dans son analyse de 44 pages, RMI affirme que la baisse des prix des batteries permettrait d’atteindre la parité du nombre de véhicules électriques avec les modèles à essence en Europe en 2024 et aux États-Unis en 2026. Le centre de recherche estime que le coût des batteries devrait diminuer de moitié au cours de cette décennie, passant de 151 dollars par kilowattheure (kWh) en 2022 à entre 60 et 90 dollars par kWh. « Les véhicules électriques deviendraient pour la première fois aussi bon marché à l’achat que des voitures à essence d’ici 2030 et moins chères à l’usage, » affirme l’étude.

Cet équilibre entraînerait les voitures traditionnelles vers leur fin. RMI indique que les ventes de voitures traditionnelles ont atteint leur pic en 2017. Depuis cet apogée, les ventes diminuent de 5 % par an. D’ici la fin de la décennie, les ventes de ce type de voitures tomberont entre 14 et 38 millions d’unités par an. Au-delà des ventes, les voitures à combustions fossiles devraient également se raréfier sur le marché de l’occasion et augmenter à la casse.

Le centre de recherche estime que la durée de vie d’une voiture est de 15 ans. Entre 2010 et 2020, l’étude déclare que le nombre de voitures traditionnelles mises à la casse chaque année s’est situé entre 40 et 50 millions dans le monde. D’ici 2030, ce nombre dépassera les 60 millions, RMI se permet de rappeler qu’il faudra trouver une solution pour recycler correctement ses anciens véhicules.

L’analyse de RMI estime que la croissance rapide des modèles électriques en Europe et en Chine « implique que les ventes de véhicules électriques seront multipliées par au moins six d’ici 2030, pour atteindre une part de marché de 62 % à 86 % des ventes ». Cette forte progression est due aux politiques publiques mises en place : la Chine mise sur les subventions pour dynamiser les ventes, l’Union européenne interdira la vente de nouveaux modèles combustibles fossiles à partir de 2035. Les constructeurs automobiles doivent rapidement se réorienter vers l’électrique pour ne pas prendre de retard.

Selon les chercheurs, les politiques appliquées, les changements stratégiques des constructeurs et les enjeux climatiques pourraient pousser le secteur automobile à abandonner le pétrole dans les années 2040. « En 2030, la demande de pétrole chutera entre 5 et 9 % par an, soit une réduction journalière de 1 à 1,5 million de barils. Dans les années 2040, la demande de pétrole du secteur automobile tombera à zéro » affirme l’étude.