Racheté pour 44 milliards de dollars en octobre 2022 par Elon Musk, le réseau social aux 217 millions d’utilisateurs dans le monde n’en vaudrait plus qu’un tiers, selon le gestionnaire de fonds Fidelity.

La plateforme Twitter vaut actuellement 15 milliards de dollars

L’investissement de Musk dans Twitter vaut désormais 8,8 milliards de dollars. Une valeur qui ne fait que déprécier depuis qu’il en est le dirigeant et qu’il multiplie les décisions irrationnelles. De 2021 à 2022, le chiffre d’affaires du réseau social a chuté de 40 % et ses revenus de 70 %.

Ce n’est pas sans encombre qu’il a pu racheter Twitter et imposer sa vision idéaliste et libertarienne. Avec 13 milliards de dollars de dettes contractées auprès de diverses banques d’investissement, il s’agit du plus grand achat par emprunt d’une entreprise tech. Pour rassembler la somme demandée, Elon Musk n’a eu d’autre choix que de céder 4 milliards d’actions Tesla dont il est le propriétaire. Une décision qui a entraîné la chute du cours de l’entreprise, suscitant l’inquiétude des investisseurs.

Depuis son arrivée, Elon Musk a pris de nombreuses décisions drastiques pour diminuer les coûts et tenter de faire de Twitter un réseau social rentable. Des licenciements massifs, dont des hauts dirigeants, se sont succédé diminuant les effectifs de 7 500 à 2 000 employés. Tous les plans de Twitter ont subi des coupes budgétaires allant des avantages sociaux aux contrats avec les principaux prestataires. Sans parler des loyers et factures impayés qui lui ont valu plusieurs poursuites judiciaires.

Cette prise de position ajoutée à un discours en faveur d’une liberté d’expression débridée ainsi que l’image provocante de Musk ont fait fuir de nombreuses marques et médias du réseau social. Une perte de confiance et de crédibilité s’est instaurée provoquant le recul de 80 % des investissements publicitaires sur Twitter depuis janvier. Les marques ne considèrent plus la plateforme comme un environnement approprié pour promouvoir leur image. La raison principale justifiant la perte de valeur de l’entreprise qui dépend à 90 % de la publicité.

Les récentes initiatives de Musk pour redresser la barre n’ont pas eu grand succès. Peu de créateurs ont adhéré à l’abonnement Twitter Blue à 8 $ par mois et pour la plupart, ils ont fini par le résilier. Aujourd’hui cette certification bleue renvoie plutôt à un soutien aux idées du milliardaire américain qu’au gage de crédibilité que l’on connaissait autrefois. Pour contrer cela, Musk a eu l’idée de rémunérer ses abonnés prestige en leur reversant une partie des revenus publicitaires qu’ils génèrent. Autrement dit, leur faire dépenser de l’argent pour espérer en gagner par la suite.

L’avenir nous dira si la récente nomination de Linda Yaccarino comme PDG de Twitter et son vaste réseau d’annonceurs inverseront la tendance et rétabliront la santé financière du réseau social.