Le ministre japonais du commerce, Yasutoshi Nishimura, s’est exprimé au sujet de possibles restrictions sur les exportations de technologies liées aux semi-conducteurs, et a préféré jouer la carte de la prudence.
Un accord établi entre les États-Unis, les Pays-Bas et le Japon
En octobre 2022, les États-Unis annonçaient des mesures drastiques pour restreindre les exportations d’équipements liés aux semi-conducteurs vers la Chine. Washington a ensuite tourné son viseur vers le Japon et les Pays-Bas, deux pays abritant des entreprises essentielles du secteur, Tokyo Electron et ASML, afin de les convaincre de limiter leurs ventes vers l’Empire du Milieu.
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Fin janvier, les trois parties ont annoncé un accord de principe allant dans ce sens. Les Pays-Bas ont dévoilé, cette semaine, que des restrictions seraient présentées avant l’été sur les exportations de machines de lithographies « très avancées », mais n’ont toutefois pas citer directement la Chine.
Le Japon et les Pays-Bas ne veulent pas froisser la Chine
Le Japon souhaite mimer sa stratégie sur celle des Pays-Bas, et n’a pas encore pris de décision quant aux contours de potentielles restrictions, rapporte Bloomberg. « Nous envisagerons des mesures appropriées à la lumière des développements aux Pays-Bas. Nous comprenons que l’annonce néerlandaise ne vise pas un pays en particulier », a déclaré Yasutoshi Nishimura.
Les deux pays sont beaucoup moins frontaux que les États-Unis et n’osent pas spécifiquement cibler la Chine ; leur dépendance commerciale à l’Empire du Milieu est bien trop importante. Liesje Schreinemacher, ministre néerlandaise du commerce, a souligné l’équilibre délicat que les Pays-Bas tentent de trouver alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s’intensifient.
Elle n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier la relation entre les deux pays de « dépendance mutuelle » bénéficiant à chacun d’entre eux. Elle assure que les restrictions à venir ne cibleront pas seulement la Chine mais de nombreux pays, et souligne que les systèmes les plus avancés susceptibles d’être vendus à la Chine nécessiteront des licences d’exportation quelle que soit la destination.
L’enjeu des semi-conducteurs
Les États-Unis exigent des limitations sur l’exportation de machines de pointe permettant de fabriquer des semi-conducteurs vers la Chine, craignant que le pays n’exploite cette technologie dans le domaine militaire. L’Union européenne compte d’ailleurs emboîter le pas à ses alliés et réfléchit à des mesures communes pour restreindre les exportations de technologies de pointe vers l’Empire du Milieu.
De son côté, le pays asiatique investit des milliards dans son industrie de semi-conducteurs, et multiplie les recherches dans le secteur. Si les efforts occidentaux ont le potentiel de ralentir ses efforts, il est peu probable qu’ils parviennent à les stopper. En amont, les États-Unis cherchent à booster leurs productions locales de puces électroniques en octroyant d’importantes subventions aux entreprises du secteur, des mesures qui sont également mises en place en Europe.