Le cabinet d’avocats Mathys & Squire, spécialisé dans la propriété intellectuelle, a réalisé une étude sur les brevets déposés dans le secteur des semi-conducteurs. Ses résultats montrent la cadence à laquelle la recherche dans ce domaine s’accélère.
Un nombre record de brevets en 2022
Avec la pénurie qui a affecté le secteur lors de la pandémie de Covid-19, les gouvernements se sont rendus compte de la grande importance de cette technologie, qui alimente les appareils électroniques désormais utilisés au quotidien.
Un nombre record de 69 190 brevets liés aux semi-conducteurs ont été déposés en 2022, soit une forte augmentation de 59 % par rapport aux 43 380 brevets déposés il y a seulement cinq ans. Cette évolution souligne la rapidité du développement de cette industrie et l'influence des puces sur tous les aspects de la vie moderne.
La Chine compte pour 55 % de ces brevets avec, au total, 37,865 demandes. L’Empire du Milieu se classe bien devant les États-Unis, deuxième du classement avec 18,223 demandes, soit 26 % du total. Il convient de noter que Mathys & Squire ne fait état que du nombre de brevets, mais pas de leur contenu. Il est donc impossible d'analyser leur impact sur l’industrie, mais donnent une idée des ambitions des pays dans le secteur.
Les grandes puissances accélèrent la recherche et le développement des semi-conducteurs
« Les gouvernements sont de plus en plus préoccupés par la fragilité des chaînes d'approvisionnement mondiales et prennent des mesures pour promouvoir la recherche et la production de semi-conducteurs au niveau national. Les nouvelles technologies qui émergeront de cette course technologique mondiale seront protégées par des brevets dont l'application risque d'être féroce », explique Edd Cavanna, directeur associé chez Mathys & Squire.
« Des puissances mondiales telles que les États-Unis, la Chine et l'Union européenne se disputent la place de leader dans le domaine de la technologie des semi-conducteurs. Cela en dit long sur leur importance pour l'avenir de l'économie », continue-t-il.
En effet, les États-Unis ont passé le Chips Act, une loi largement critiquée par la Chine, avec la vocation de booster la production locale de semi-conducteurs et de moins dépendre de l’Empire du Milieu. Consciente de l’importance de cette technologie, l’Union européenne réfléchit elle aussi à une législation similaire.
En parallèle, les États-Unis prennent des mesures drastiques pour bloquer les exportations de semi-conducteurs vers la Chine, et ont été rejoint dans cette démarche par les Pays-Bas et le Japon, ce qui peut, en partie, expliquer, l’envie de la Chine d’avancer en interne dans la recherche et le développement de cette industrie. Fin 2022, le pays est également passé devant les États-Unis sur les recherches scientifiques en lien avec les semi-conducteurs.