Pékin peut se frotter les mains, la production de circuits intégrés de la Chine a augmenté de 40 % au premier trimestre 2024, pour atteindre 98,1 milliards d’unités. Une belle croissance pour le pays en quête d’autonomie dans le domaine. Toutefois, cette performance a ses revers.
La Chine va dans le sens qu’elle s’est fixé… En partie
« L’industrie manufacturière de haute technologie chinoise a connu une croissance plus rapide », a commenté le Bureau d’État des statistiques, relayé par le South China Morning Post, sur ces chiffres de productions. La demande de composants pour les véhicules électriques ou les smartphones a porté cette performance.
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Depuis 2014 la Chine mène une politique visant à augmenter la fabrication de puces sur son sol, pour atténuer ses dépendances. Le Big Fund créé alors, alimenté à coups de dizaines de milliards de dollars par des entreprises ou banques publiques, est l’instrument de cette stratégie. En parallèle les puces étrangères remplaçables dans divers secteurs étatiques le sont. Une directive récente a été publiée en ce sens pour les télécommunications.
Malgré des difficultés, que ce soit la corruption ou les politiques américaines de restriction commerciales, les résultats semblent au rendez-vous. Les chiffres du premier trimestre 2024 sont quasi le triple de la même période en 2019. 62,4 milliards d’unités ont été exportées durant ce trimestre, en augmentation de 3 %.
Il existe cependant plusieurs bémols. Tout d’abord, le circuit intégré est toujours le produit que la Chine importe le plus, davantage que le pétrole brut. Selon les chiffres de l’Administration des douanes, avec 121,5 milliards d’unités venues de l’étranger, les importations ont augmenté de 12,7 % au premier trimestre.
La seconde problématique de Pékin, liée à la première, c’est que la grande majorité des puces produites en Chine sont dites « matures » en opposition aux puces « avancées ». Si Huawei et son partenaire Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC) ont fait sensation avec un smartphone doté d’une de ces fameuses puces relativement avancées, les capacités de la Chine dans le domaine restent très restreintes. C’est tout l’objet de la politique américaine que de priver leur rival de ces capacités.
Le serpent qui se mord la queue ?
Les puces matures sont de tout un tas de variété, aux fonctions diverses. Elles représentent environ 70 % des composants qui sortent des fabriques, mais en valeur cela tombe plutôt approximativement à 30 %. Elles n’en restent pas moins indispensables.
Ironiquement, la stratégie des États-Unis pour endiguer les progrès en microélectronique de la Chine pourrait se retourner contre eux. La part mondiale de la Chine dans la production de puces mature devrait atteindre 39 % d’ici 2027, contre 31 % en 2023 d’après des chiffres réunis par le South China Morning Post. Au risque d’accroître la dépendance américaine à la Chine dans ce domaine…