En réponse à des résultats financiers décevants en 2023, le géant sud-coréen décide d’imposer la semaine à six jours à ses cadres. Objectif : faire face à une concurrence accrue et à l’incertitude économique mondiale.

Des résultats en berne pour Samsung

« Étant donné que les performances de nos principales unités, dont Samsung Electronics, n’ont pas été à la hauteur des attentes en 2023, nous introduisons la semaine de travail de six jours pour les cadres afin d’insuffler un sentiment de crise et de déployer tous les efforts nécessaires pour surmonter cette crise », a indiqué un dirigeant de Samsung au Korea Economic Daily.

La société a traversé une période tumultueuse en 2023, particulièrement dans le domaine des semi-conducteurs. Ses bénéfices ont ainsi chuté de 85 % d’une année sur l’autre, atteignant leur niveau le plus bas des 15 dernières années. Cette annonce intervient alors que Samsung partagera ses résultats trimestriels le 30 avril prochain.

Signe d’encouragement, la firme a repris sa première place de vendeur de smartphone devant Apple. Elle devrait en outre bénéficier de la hausse des prix des semi-conducteurs.

Malgré cela, les cadres de toutes ses divisions en Corée du Sud doivent désormais se rendre au travail le samedi ou le dimanche en plus de leurs cinq jours obligatoires. Ils ne seront pas rémunérés pour cette journée supplémentaire.

L’intense culture du travail coréenne

Cette décision est également motivée par la situation géopolitique mondiale. Samsung s’inquiète de l’impact de la guerre en Ukraine et des tensions au Moyen-Orient sur l’économie globale. De même, la société cite la baisse de la valeur du won coréen, la hausse du prix du pétrole et de possibles mesures protectionnistes américaines après les élections comme autres facteurs de risque pour ses activités.

En se réunissant le week-end, les cadres pourront ajuster leur stratégie et s’adapter aux vents contraires, estime Samsung. Un autre conglomérat sud-coréen, SK, a récemment annoncé l’introduction de réunions hebdomadaires le samedi pour ses directeurs généraux.

La Corée du Sud est célèbre pour sa culture du travail intense. En 2022, un travailleur moyen passait 1 901 heures à son poste, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la plaçant au cinquième rang parmi ses 38 États membres.

L’année dernière, le pays a proposé de faire passer la semaine de travail de 52 heures à 69 heures, un projet toutefois abandonné suite à la pression des jeunes travailleurs et des syndicats. Samsung n’a pas précisé si elle projetait d’étendre sa sixième journée de travail aux cadres évoluant dans d’autres pays.