Alors que Washington tente de convaincre les Pays-Bas et le Japon de s’aligner sur les sanctions aux exportations à l’encontre de la Chine, de grands dirigeants japonais affirment que cela ne sera pas suffisant pour stopper les progrès de l’Empire du milieu.
Les États-Unis peuvent-ils stopper la Chine ?
Selon le responsable de la technologie chez Sony, Hiroaki Kitano, les sanctions américaines n’auront qu’un « impact temporaire » sur les capacités de la Chine à se procurer des semi-conducteurs. Il estime qu’il est tout à fait probable que la Chine continue de progresser dans le domaine de l’intelligence artificielle, et ce, malgré les sanctions imposées par l’administration Biden.
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Plusieurs dirigeants japonais tirent la sonnette d’alarme et assurent que si les progrès de la Chine risquent effectivement d’être ralentis, ils ne seront pas totalement anéantis. En effet, ils estiment que la force motrice du développement de l’intelligence artificielle en Chine est l’accès à de très grands ensembles de données. De ce point de vue, les restrictions américaines à l’exportation n’auront que peu d’impact sur le pays.
Même discours du côté du directeur général de NEC, Takayuki Morita. Il a également exprimé des doutes quant à l’efficacité à long terme des mesures imposées par la Maison Blanche. Des mesures qui visent à ralentir la capacité de la Chine à développer des puces et à l’empêcher d’obtenir des semi-conducteurs avancés qui peuvent être utilisés à des fins militaires. Il assure que « la tendance générale ne changera pas ».
Selon les deux dirigeants, le monde ne peut pas ignorer « la compétitivité de la Chine en matière de nouvelles technologies, et le pays va maintenir sa position sur le long terme ». Pourtant, les sanctions mises en place par Washington en octobre 2022 sont les mesures les plus sévères jamais déployées par l’administration américaine à l’encontre de la Chine. Les observateurs estiment que ces mesures risquent d’accélérer les efforts de la Chine pour développer sa propre industrie des puces.
Justement, c’est déjà le cas avec Huawei qui tente de créer une nouvelle chaîne d’approvisionnement 100 % chinoise. En effet, dans la ville portuaire de Quanzhou, au Sud-Est de la Chine, une usine quasi abandonnée, frappée par les sanctions américaines il y a quatre ans, est discrètement revenue à la vie. Huawei relance la machine dans l’objectif de doubler sa production de puces en deux ans.
Le pays compte bien mettre en œuvre sa feuille de route « Made in China 2025 ». Une stratégie impulsée par le parti communiste, qui vise à faire de la Chine un leader mondial de l’intelligence artificielle et de l’informatique quantique.