D’après plusieurs médias dont Reuters, les autorités chinoises s’apprêtent à démanteler la très populaire plateforme de paiement Alipay. À la place, elles envisagent de créer une application séparée pour l’activité de prêts de la société.

L’application devrait être scindée

Nous en parlions il y a peu de temps et cela semble bel et bien se concrétiser. Visiblement, Pékin n’en a pas fini avec les entreprises de Jack Ma et compte bien aller au bout de ses idées. Alipay, application d’Ant Group, devrait ainsi être scindée en deux entités distinctes : l’une dédiée aux paiements et l’autre, aux prêts. Cette dernière devrait être en partie détenue par l’État, forçant Ant Group à céder ses données utilisateurs au gouvernement.

« Les partenaires prévoient d’établir une société de notation de crédit personnel dans laquelle Ant et Zhejiang Tourism Investment Group détiendront chacun 35 % de l’entreprise, tandis que les autres partenaires soutenus par l’État, Hangzhou Finance and Investment Group et Zhejiang Electronic Port, détiendront chacun un peu plus de 5 % », explique Reuters.

Pour rappel, Alipay est un véritable mastodonte en Chine, où l’argent liquide est de moins en moins utilisé et est remplacé par les paiements numériques. Elle est en concurrence avec WeChat Pay, propriété de Tencent, qui risque de connaître un sort similaire à celui du fleuron d’Ant Group.

Des gratte-ciel à Shanghai.

Depuis un peu moins d’un an, le gouvernement chinois veut mieux réguler ses géants technologiques. Photographie : Li Yang / Unsplash

Les fintech dans le viseurs des autorités

Depuis fin 2020, le gouvernement chinois a lancé un vaste plan de régulation de ses géants technologiques, qui pouvaient jusqu’alors agir sans réelle législation pour les contrôler. Cela a commencé avec les entreprises du milliardaire Jack Ma, très mal vu par les autorités : tandis que l’introduction en bourse d’Ant Group a été suspendue et qu’elle a été forcée à se restructurer en holding financière, Alibaba a écopé d’une amende de 2,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles.

Le secteur de la fintech est particulièrement visé par Pékin, qui souhaite avoir la mainmise sur les activités financières du pays. Depuis peu, les régulateurs ont également renforcé la législation concernant les données personnelles des utilisateurs, et semblent bel et bien partis pour continuer de serrer la vis aux big tech du pays.

Avec la « prospérité commune » dans le viseur, Xi Jinping souhaite réduire les inégalités dans le pays, et cela passe par une régulation bien plus importante de ses géants technologiques.