Ant Group, la filiale financière d’Alibaba, va créer une coentreprise d’évaluation de crédit social avec des entreprises publiques chinoises. Parmi les autres acteurs du projet se trouvent Zhejiang Tourism, Hangzhou Finance and Investment, Zhejiang Electronic Port, et le groupe privé Transfar. Des rumeurs sur cette joint-venture circulent depuis juin 2021 et selon Reuters le projet va se concrétiser d’ici octobre. Cette entité rejoindra Baihang Credit Scoring et Pudao Credit Rating, deux entreprises d’évaluation du crédit agrégées par Pékin.

Ant Group et Zhejiang Tourism détiendront chacun 35% des parts de la coentreprise. Hangzhou Finance and Investment Group et Zhejiang Electronic Port en auront 5%. Transfar, le seul acteur non étatique du projet, participera à hauteur de 7%. L’apport en capital social doit se chiffrer à 500 millions de yuans (de l’ordre de 77,4 millions de dollars).

Ce projet intervient dans le cadre de la restructuration forcée d’Ant Group dont l’introduction en Bourse a été stoppée par les autorités chinoises en novembre 2020.

À la suite de cette introduction ratée, Alibaba et son fondateur, Jack Ma, avaient été ciblés par différentes attaques, qu’elles soient médiatiques ou financières. En avril, Alibaba a écopé d’une amende de 2,3 milliards de dollars. À cette période, la banque centrale chinoise (PBOC) avait sommé Ant Group de mettre fin à son « monopole sur l’information et de se conformer strictement aux exigences de la réglementation des activités d’information sur les prêts ». Les procédures d’attribution de prêts d’Ant Group étaient critiquées pour laisser reposer les risques sur les banques.

De par l’essence des solutions proposées par Ant Group, les données récoltées par l’entreprise reflètent les habitudes des utilisateurs, notamment sur leur consommation. Un élément fort utile pour le pays du crédit social, qui depuis 2015 tente de mettre la main sur ces données. Cette volonté se concrétise une nouvelle fois avec la participation d’entreprises d’État dans la joint-venture.