À la demande des autorités chinoises, Apple supprime Threads, WhatsApp, Telegram ou encore Signal de l’App Store dans le pays. Des applications sur lesquelles seraient diffusées des informations jugées comme illégales et dangereuses par Pékin.

La « Grande Muraille Virtuelle » étend ses limites

La marque à la pomme s’est exécutée ce vendredi 19 avril, après que la Cyberspace Administration of China, le censeur national, lui a ordonné de mettre en œuvre des mesures initiées en 2023, rapporte le Wall Street Journal. Les développeurs avaient jusqu’au 1er avril pour s’enregistrer officiellement auprès du gouvernement pour opérer en Chine, en créant une société locale ou en faisant appel à un éditeur chinois en mesure d’héberger leurs opérations dans le pays.

En suivant ces instructions, Apple devrait bannir des centaines de milliers d’applications de l’App Store chinois. Les messageries concernées ne sont accessibles en Chine que par l’intermédiaire de réseaux privés virtuels, permettant aux utilisateurs d’outrepasser la « Grande Muraille Virtuelle de Chine ». Les autorités ont à maintes reprises dénoncé l’usage de ce type de plateforme pour la diffusion de contenu négatif à leur sujet.

« Nous sommes tenus de respecter les lois des pays dans lesquels nous opérons, même si nous ne sommes pas d’accord. La Cyberspace Administration of China a ordonné le retrait de ces applications de la vitrine chinoise en raison de ses préoccupations en matière de sécurité nationale », a commenté Apple dans un communiqué.

Contexte tendu, situation délicate pour Apple

Ce n’est pas la première fois que la firme de Cupertino obéit aux ordres de la censure chinoise. L’Empire du Milieu est un marché crucial pour l’entreprise, car elle y réalise environ 20 % de son chiffre d’affaires. Apple traverse une période très mouvementée dans le pays, où ses ventes d’iPhone sont en baisse. Les autorités poussent les habitants vers des smartphones locaux, à l’instar de Huawei, tandis que les tensions géopolitiques avec les États-Unis affectent également ses activités.

Le géant américain tente par tous les moyens de renforcer ses relations avec la Chine dans un contexte tendu, comme en témoigne la visite récente de Tim Cook dans le pays.

La situation de TikTok aux États-Unis n’est pas à négliger. L’application chinoise risque la vente forcée ou l’interdiction dans le pays, le Sénat se préparant à un vote fatidique dès ce samedi pour décider de son avenir. Washington invoque la sécurité nationale, tout comme Pékin au sujet de sa nouvelle politique pour les applications étrangères. Apple le sait, tout faux pas peut lui valoir une lourde sanction.

Une fois que la Chine interdit les opérations d’une entreprise, elle se montre inflexible. Il y a plus de dix ans, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a déployé des efforts considérables pour renverser l’interdiction de Facebook. Il n’a toujours pas obtenu l’autorisation d’opérer localement.