Marina Ferrari, députée MoDem de Savoie, a été nommée secrétaire d’État chargée du numérique. Elle remplace Jean-Noël Barrot, qui devient ministre délégué chargé de l’Europe.

Une personnalité peu connue dans l’écosystème des start-up

« Transformation numérique, régulation des réseaux sociaux, accès au très haut débit pour tous, souveraineté numérique : je poursuivrai avec détermination et humilité les chantiers engagés par Jean-Noël Barrot, Cédric O et Mounir Mahjoubi », a proclamé Marina Ferrari sur X.

Élue en 2022, la nouvelle secrétaire d’État demeure relativement méconnue dans le secteur du numérique. Figure politique savoyarde, elle est la nièce de Gratien Ferrari, maire d’Aix-les-Bains de 1984 à 1995. Sa cousine germaine, Laurence Ferrari, est actuellement journaliste chez CNews. Marina Ferrari, pour sa part, a été adjointe de Dominique Dord, ancien maire de la cité thermale.

Elle est devenue la quatrième membre MoDem du gouvernement Attal, alors que tout portait à croire que Jean-Noël Barrot, dont le mandat a été perçu positivement dans l’écosystème des start-up, serait maintenu. Il a notamment été à l’initiative du projet de loi de régulation de l’espace numérique (SREN), visant à lutter contre le cyberharcèlement.

Comme expérience dans la filière numérique, Marina Ferrari a occupé le poste de cadre administratif et commercial chez le développeur d’applications basé à Chambéry Lunabee Studio, à l’origine de l’application TousAntiCovid. Marina Ferrari sera, comme son prédécesseur, sous l’égide du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

AI Act, DSA, DMA… Une année clé pour le numérique

Le déclassement du numérique de ministère délégué à secrétariat d’État pose des questions, dans une année qui se veut charnière pour l’industrie. Ferrari devra en effet assurer la mise en application de l’AI Act, nouvelle législation européenne visant à réglementer l’intelligence artificielle (IA). Le texte a fait l’objet de critiques de la part de Jean-Noël Barrot et d’Emmanuel Macron, craignant qu’il ne freine les efforts des jeunes pousses françaises.

Les Digital Markets Act et Digital Services Act entrent également dans leur première année entière de mise en œuvre. Au programme, régulation des GAFAM, lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et protection des internautes européens.

Il sera également question pour la nouvelle secrétaire d’État de stimuler les start-up françaises, alors que 8,3 milliards d’euros ont été levés en 2023 par ces dernières, contre 12,3 milliards d’euros l’année précédente. Enfin, la fin du déploiement de la fibre optique, sujet de crispation entre plusieurs opérateurs dont Orange, devra être supervisée.