En difficulté, Atos a annoncé ce mercredi qu’il envisageait de se séparer de sa branche Big Data & Security (BDS) regroupant ses activités en lien avec la cybersécurité. Le groupe a lancé une phase d’audit d’acquisition avec Airbus qui serait intéressé par le rachat de BDS. En parallèle, l’entreprise a réussi à modifier les termes de l’accord initialement passé avec Daniel Kretinsky.
Airbus revient à la charge dans le dossier Atos
Airbus et Atos ont entamé des discussions qui porteraient sur « l’intégralité du périmètre BDS ». Celles-ci pourraient aboutir à la formulation d’une offre qui serait comprise entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros, en fonction des conclusions de l’audit d’acquisition. Pour l’heure, l’opération ne serait qu’à un stade préliminaire.
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Au premier trimestre 2023, Airbus cherchait à devenir l’un des actionnaires principaux d’Eviden, la nouvelle entité d’Atos où se trouvait, entre autres, BDS. L’entreprise avait formulé une offre lui permettant de récupérer 29,9 % du capital d’Eviden. Néanmoins, un des actionnaires d’Airbus s’était fortement opposé à cette opération. Le géant de l’aviation avait finalement décidé de se rétracter, déclarant que « l’acquisition potentielle d’une part minoritaire de 29,9 % d’Evidian ne correspond pas aux objectifs de l’entreprise ».
Outre le retour d’Airbus, Atos a déclaré qu’elle avait également reçu « deux courriers indiquant des marques d’intérêt non-liantes sur son activité BDS, l’un ne concernant qu’une partie de son périmètre ». Selon les informations du Financial Times, Thalès qui s’était intéressé par le passé à Eviden avant de se rétracter, se serait penché sur l’éventualité d’un rachat de BDS ces dernières semaines.
Les termes de l’accord passés avec Daniel Kretinsky ont été modifiés
L’autre dossier brûlant réside dans l’accord entre Atos et EPEI, le fonds d’investissement de Daniel Kretinsky qui fait parler de lui. Initialement, Tech Foundations (TFCo), la branche regroupant les activités historiques d’infogérance d’Atos, doit être cédé à EPEI pour 2 milliards d’euros. Parallèlement, Daniel Kretinsky obtenait 7,5 % du capital d’Eviden.
L’opération a vivement été attaquée par les actionnaires minoritaires d’Atos et des parlementaires, allant même demander la nationalisation temporaire du groupe. Sous le feu des critiques, Bertrand Meunier, l’ancien président du conseil d’administration du groupe, a démissionné. Il a été remplacé par un des membres du board, Jean-Pierre Mustier. Sous sa direction, l’entreprise aurait réussi à trouver un compromis avec le milliardaire tchèque.
Dans son communiqué, Atos a indiqué que « la taille initialement prévue de l’augmentation de capitale d’Eviden » serait réduite. « La société examine avec EPEI les conditions juridiques et financières dans lesquelles EPEI pourrait être libéré, en tout ou en partie, de son engagement d’y participer, » a ajouté la firme.
Si l’opération avec EPEI venait à ne pas être finalisée, Atos envisagerait de céder de nouveaux actifs pour financer l’augmentation du capital d’Atos et ses échéances de prêts d’ici 2025. Pour assurer ses arrières, le groupe a prévu deux extensions de six mois de son prêt de 1,5 milliard d’euros dont la première prendra effet à la fin du mois. Atos discuterait d’ores et déjà avec ses banquiers pour adapter l’échéancier de remboursement, et compterait sur la cession de son activité BDS pour les convaincre.