Atos a annoncé le 28 novembre qu’il était entré « en négociations exclusives avancées » avec EP Equity Investment (EPEI), le fonds d’investissement de Daniel Kretinsky, afin de « modifier et simplifier certains termes » de l’accord qu’ils avaient initialement passé. Le groupe est en grande difficulté, sous le feu des critiques de ses actionnaires, et d’une dette qui s’alourdit de jour en jour.
Le plan de restructuration d’Atos, une histoire sans fin
Dans le cadre de la restructuration d’Atos, le groupe a été scindé en deux entités. Les activités big data et cybersécurité de l’entreprise ont été regroupés dans l’entité Eviden, tandis que ses activités historiques liées à l’infogérance ont été incluses dans la structure TechFoundations (TFCo). En juillet dernier, Daniel Kretinsky a passé un accord avec Atos pour qu’il lui cède TFCo, la valorisant à 2 milliards de dollars. En parallèle, le milliardaire devait entrer dans le capital d’Eviden grâce à une augmentation de capital de 900 millions d’euros. En investissant 217,5 millions d’euros dans Eviden, l’homme d’affaires contrôlerait 7,5 % de la société.
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À l’annonce de cette opération, l’Union des actionnaires d’Atos constructifs s’est plainte du projet de scission de l’entreprise, qu’elle considère être un projet de cession. Aussi, des parlementaires se sont penchés sur cette acquisition et prise de participation, inquiets de voir un milliardaire étranger être à la tête de l’un des fleurons de l’informatique français. Certains d’entre eux ont même envisagé de nationaliser l’entreprise le temps de sa restructuration, afin qu’elle puisse repartir sur de bonnes bases.
Vivement critiqué, Bertrand Meunier, président du conseil d’administration du groupe, a démissionné, remplacé par un des membres du board, Jean-Pierre Mustier. Avec Yves Bernaert, ancien d’Accenture et fraîchement nommé directeur général d’Atos, les deux hommes ont la lourde tâche de finaliser la restructuration de l’entreprise.
Au début du moins de novembre, le nouvel actionnaire principal d’Atos, David Layani, leur a soufflé une idée. Le fondateur et dirigeant de Onepoint a plaidé pour une renégociation des termes de l’accord passé avec Daniel Kretinsky pour apaiser les tensions. Selon l’entourage du milliardaire, celui-ci serait prêt à céder ses parts si nécessaire, sous certaines conditions. « Le groupe communiquera en temps voulu sur l’issue de ces discussions », précise Atos dans son communiqué.
Outre ces négociations, la firme envisage d’autres options. Elle réfléchirait à vendre des actifs supplémentaires afin de financer l’augmentation du capital d’Atos et ses échéances de prêts d’ici 2025. Toute solution qui permettrait au groupe de se redresser économiquement est vivement attendue. Pour cause, l’agence Standard & Poor’s a abaissé la note d’Atos de BB à BB-, au vu de ses 5 milliards d’euros de dette brute, dont 2,2 milliards de prêts bancaires et de billets de trésorerie. À moins d’un miracle, Atos pourrait connaître des problèmes de liquidités dès le début de l’année prochaine.