Le conseil d’Administration d’Atos a nommé Yves Bernaert en tant que nouveau directeur général du groupe, le 3 octobre. Il pilotera la scission de l’entreprise française de services du numérique en deux nouvelles entités, la pièce maîtresse de son plan de redressement.

Un nouveau directeur général qui compte bien finaliser la restructuration d’Atos

Agé de 55 ans, Yves Bernaert est connu pour avoir travaillé pendant plus de trente ans pour Accenture, dirigeant même ses activités européennes durant neuf années. « Je suis très heureux de rejoindre le groupe Atos, » a déclaré le nouveau directeur général de l’entreprise, avant d’ajouter qu’il était « convaincu qu’avec le soutien de son Conseil d’administration, […] nous pourrons faire face aux importants défis qui l’attendent ».

Et en effet, un défi de taille se dresse devant lui : le pilotage de la restructuration de l’entreprise qui passe par sa scission en deux nouvelles entités. La première, Tech Foundations (TFco), reprend les activités historiques d’Atos, liées à l’infogérance. Le groupe a décidé de se séparer de cette division, pour pouvoir se focaliser sur ses activités en lien avec les supercalculateurs, l’informatique quantique, le cloud computing et la cybersécurité qui fusionneront pour ne devenir qu’un.

La nouvelle structure désignée deviendra l’élément unique de l’entreprise et Yves Bernaert se verra confier le poste de directeur général ultérieurement. Le Conseil d’Administration d’Atos a estimé que c’est lui qui possède les compétences requises pour finaliser la séparation d’ici la fin du premier trimestre 2024. Une fois achevée, la transformation sera marquée par le rebranding de l’entreprise, passant d’Atos à Eviden, alors que l’ESN entre dans une ère nouvelle.

Un projet de scission qui a mis du temps à se mettre en place

Annoncé en juin 2022, le projet de scission d’Atos a connu des hauts et des bas. Plusieurs grands groupes s’étaient positionnés pour récupérer certaines activités de l’entreprise française désormais dirigée par Yves Bernaert. Tout d’abord Thalès qui a finalement renoncé à s’investir, considérant n’avoir aucune volonté de se diversifier. Ensuite, Airbus, avec qui Atos était entré en négociations exclusives, mais dont l’un des fonds actionnaire s’était opposé à l’achat de parts d’Eviden.

Finalement, Daniel Kretinsky est intervenu en août dernier, intéressé par l’entité TFCo. Le milliardaire tchèque a conclu un accord d’option de vente avec EP Equity Investment, obtenant à terme, 100 % de l’activité historique d’Atos. Les négociations ont permis de valoriser cette branche à 2 milliards d’euros, une somme jugée satisfaisante par les deux parties prenantes. Désormais, Atos prévoit une augmentation de capital pour Eviden, d’environ 900 millions d’euros, afin de compenser la perte de Tech Foundations.

De concert avec la nomination de Yves Bernaert comme DG d’Atos, Nourdine Bihmane a été promu au poste de directeur général adjoint d’Atos, avec la responsabilité de TFCo. Bien que Philippe Oliva, directeur général délégué de l’activité big data et cybersécurité d’Atos, ait été envisagé pour le poste de DG d’Atos, il n’a pas été sélectionné pour ce rôle. Finalement, l’entreprise a acté son départ. Une annonce qui a provoqué la chute du prix de l’action d’Atos passant de 6,43 euros à la clôture de la Bourse le 3 octobre, à 5,83 euros, à son ouverture, le 5 octobre.