Depuis plus d’un mois, Atos a lancé un appel à candidatures dans le but de trouver des actionnaires pour sa future filiale, Evidian. L’entreprise de services du numérique (ESN) a officiellement annoncé le 16 février 2023 qu’elle entrait dans une phase de négociations avancées avec Airbus dans le but qu’il obtienne une part de ce spin-off.

Airbus formule une offre à Atos qui semble plutôt ravi de la proposition

Depuis le 10 janvier, date de l’ouverture de son appel à candidatures, Atos et Airbus avaient entamé des discussions préliminaires, visant à mieux comprendre le projet du géant de l’aéronautique. Depuis le 16 février, ces discussions se sont transformées en de réelles négociations. Le constructeur aéronautique souhaite devenir l’actionnaire de référence de la filiale à hauteur de 29,9 %. Une offre qui a été accueillie très favorablement en interne selon les informations du journal Les Echos. La bourse a également été ravie de cette annonce puisque le cours d’Atos a augmenté de plus de 8 %.

C’est en juin 2022 que l’ESN française annonçait son nouveau plan stratégique pour la période 2022-2026. La société prévoyait de se scinder en deux entités distinctes et cotées en Bourse. En réalité, cette scission vise à se concentrer sur des activités comme le cloud, la data et la cybersécurité qui selon elles, pourraient facilement intéresser des repreneurs. Atos crée alors Tech Foundations, sa filiale reprenant son activité historique, à savoir l’infogérance. Un second spin-off baptisé Evidian, regroupera la cybersécurité, le cloud, et le conseil en numérisation.

Concrètement, Evidian a récupéré 70 % du capital d’Atos tandis que Tech Foundations a pris 30 % du capital restant. En parallèle, la firme va se séparer d’Unify, sa filiale spécialisée dans les solutions de collaborations à distance comprenant les visioconférences ou le partage de documents. Le canadien Mitel, bien présent dans le secteur des communications d’entreprises, est bien parti pour acquérir cette entité qui lui permettrait de multiplier par deux ses clients.

Le constructeur aéronautique est seul candidat pour être actionnaire d’Evidian

Initialement, Thalès était en haut de la liste pour devenir l’un des actionnaires d’Evidian. Le géant français s’était montré intéressé et avait reçu le soutien du ministère de l’économie pour reprendre cette activité. Néanmoins, lors de l’ouverture de l’appel à candidatures, Thalès a pris le temps d’informer les médias qu’il ne ferait finalement pas d’offres à Atos, « Le groupe n’ayant aucune volonté de se diversifier dans des secteurs d’activité qu’il ne sert pas déjà ».

D’autres organismes s’étaient montrés intéressés, comme Onepoint, entreprise française spécialisée dans la transformation numérique. La société avait proposé de racheter l’entité contre 4,2 milliards d’euros. Une proposition qui a été refusée par Atos en septembre dernier. À juste titre puisque l’ESN française souhaite obtenir une valorisation de 7 milliards d’euros minimum. Dans ces conditions, en obtenant ce qu’il recherche, Airbus devrait débourser au minimum 1,2 milliard d’euros.

Pour l’instant, le champion de l’aéronautique est le seul acteur à avoir formulé une offre concrète depuis qu’Atos cherche officiellement des actionnaires. « Nous ne prévoyons pas d’accorder une exclusivité à Airbus, et aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un ensemble d’accords définitifs entre les parties » précise le groupe dans son communiqué. Atos s’attend, sans doute, à ce que d’autres acteurs interviennent dans le deal.