Le ministère de l’Économie et des Finances et la Direction Générale de l’Armement (DGA) appuient le groupe Thales, spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport terrestre, dans son projet de reprise des activités de cybersécurité d’Atos. Les autres concurrents, Airbus et Orange, n’ont pas souhaité avancer dans le dossier. Les deux sociétés travaillent déjà ensemble sur d’autres thématiques, notamment le big data et l’intelligence artificielle.

Bercy soutient Thales

Alors que les activités de cybersécurité d’Atos sont en déclin depuis une dizaine de jours, Thales, le grand prétendant à la poursuite de ses affaires avance ses pions, avec un soutien de taille : l’État français. L’industriel, dont l’État possède 25,7% du capital, a reçu carte blanche du ministère de l’Économie et des Finances dans sa manœuvre « pour créer un champion français dans le secteur ».

La DGA a formulé la même ambition en militant pour « la création de champion français qui lui soit proche ». Cette dernière avait « tiré la sonnette d’alarme il y a trois mois » après avoir observé les tensions entre le directeur général d’Atos, Rodolphe Belmer, et son président, Bertrand Meunier.

La voie est libre pour Thales

La décadence d’Atos a commencé il y a quelques jours avec la fuite d’investisseurs, et particulièrement le départ de Belmer. Mais c’est le silence des autres prétendants qui l’a mis à la merci de Thales. Airbus et Orange se sont rangés sur le côté pour lorgner l’offensive du groupe de défense, qui dispose à présent de la faveur de l’État.

Un dirigeant du groupe aéronautique déclare : « Nous souhaitons nous développer dans la cybersécurité par partenariat, mais pas par acquisition majeure […] C’est trop loin de notre métier d’avionneur ». Orange a joué la carte de l’attente. « Le groupe vient de changer ses deux dirigeants et n’a pas les moyens de bouger aujourd’hui », affirme-t-il.

Atos a tenté plusieurs manœuvres pour repousser les avances de Thales depuis 2019. Une source proche de Thales a même évoqué un rapprochement des deux protagonistes pour un accord de 2,7 milliards.