Sam Bankman-Fried (SBF), cofondateur de FTX, a été reconnu coupable des sept chefs d’accusations, au tribunal du district sud de New York. L’ancien milliardaire était accusé de violation des lois électorales, de fraude par voie électronique, d’association de malfaiteurs, de détournements de fonds, ou encore de blanchiment d’argent.

Un an après la chute de FTX, son dirigeant, Sam Bankman-Fried, en a vu de toutes les couleurs

Le 11 novembre 2022, FTX, une plateforme de crypto trading, se déclarait « en faillite » auprès d’un tribunal du Delaware. Rapidement, son dirigeant, SBF, est accusé d’avoir détourné une partie des fonds de ses clients et de ses investisseurs vers une de ses autres sociétés, Alameda Research. Le mois suivant, SBF tente de se dédouaner, admettant avoir commis « beaucoup d’erreurs », mais martelant que « quoi qu’il se passe, j’avais l’obligation de préserver les intérêts des actionnaires et des clients ». Il clamait son innocence, assurant ne pas avoir mélangé les fonds des deux entreprises, et ne pas savoir « exactement ce qui se passait ».

À la demande des autorités américaines qui portent alors plainte contre lui, SBF est arrêté par la police royale des Bahamas le 14 décembre 2022, puis extradé vers les États-Unis. Après le règlement d’une caution de 250 millions de dollars, il est libéré et assigné au domicile de ses parents. Il y prépare son procès où il plaidera non-coupable. Considérant que SBF a tenté de discréditer des témoins à deux reprises, dont son ancienne compagne, Caroline Ellison, la patronne d’Alameda Research, sa liberté conditionnelle est révoquée en août par le juge Lewis Kaplan.

Au cours de son procès, Sam Bankman-Fried a décidé de témoigner, bien qu’il n’y soit pas obligé. Une approche qui lui a plus desservi qu’autre chose. Le procureur n’a pas hésité à mettre en avant les déclarations trompeuses qu’il avait faites en décembre 2022. Selon le New York Times, le dirigeant de FTX aurait répondu « je ne me souviens pas » à plus de 140 interrogations.

Après cinq semaines de procès et de longues heures de délibération, les jurés ont rendu leur verdict : coupable. La peine sera prononcée au plus tard le 28 mars 2024. SBF encourt une peine de 110 années de prison. « Nous respectons la décision du jury […], mais nous sommes très déçus du résultat. M. Bankman-Fried clame son innocence et continuera de lutter vigoureusement contre les accusations portées contre lui, » précise son avocat.

À la sortie du procès, le procureur fédéral de New York, Damian Williams, a tenu à faire de cette affaire, un exemple. Pour lui, il s’agit d’un avertissement « à tous les fraudeurs qui pensent qu’ils sont intouchables, ou que leurs crimes sont trop complexes pour que nous puissions les comprendre, ou qu’ils sont trop puissants pour que nous puissions les poursuivre, ou qu’ils puissent s’en sortir lorsqu’ils se font prendre ».