En liberté depuis le paiement de sa caution de 250 millions de dollars, Sam Bankman-Fried, le cofondateur de FTX, a été placé en détention le 11 août. Le juge chargé de l’affaire Lewis Kaplan l’a accusé de subornation de témoins.

Sam Bankman-Fried est en prison avant son procès

Arrêté aux Bahamas le 12 décembre 2022, Sam Bankman-Fried a été rapidement extradé aux États-Unis. Il a été libéré sous caution et autorisé à loger pendant plusieurs mois au domicile de ses parents, à Palo Alto, en Californie. Le juge américain Lewis Kaplan a décidé de mettre fin à cet arrangement, car l’accusé aurait tenté à deux reprises de discréditer des témoins. L’inculpé aurait notamment transmis plusieurs documents à des journalistes américains.

Le trentenaire avait été arrêté par les autorités bahamiennes un mois après la mise en faillite d’une des plus importantes plateformes d’échange de cryptomonnaie, FTX. Sam Bankman-Fried, son ancien PDG, est poursuivi pour huit chefs d’accusation, dont fraude par voie électronique, blanchiment d’argent et violation des lois électorales. Lors d’une première audience, le 3 janvier dernier, l’ancien patron de FTX a plaidé non coupable.

Une stratégie différente de celles de ses compères : Caroline Ellison, une ex-dirigeante d’une société d’investissement de Sam Bankman-Fried, et Gary Wang, l’ancien CTO de FTX. Tous les deux ont plaidé « coupable » d’infractions pénales similaires à celles de leur patron. Par ailleurs, les deux anciens collègues coopèrent avec les enquêteurs et doivent témoigner lors du procès de Sam Bankman-Fried.

Dans des documents la justice a déclaré, vendredi 11 août, que l’ancien patron de FTX a voulu intimider Caroline Ellison. Ces allégations se basent sur un article publié le mois dernier par le New York Times. Le quotidien américain avait révélé les écrits privés entre la femme d’affaires et l’accusé. Les juges ont également signalé des conversations problématiques entre Sam Bankman-Fried et Michael Lewis, un auteur qui doit sortir un livre sur FTX lors du procès.

Les avocats de l’accusé ont fait appel de cette décision. Ils ont affirmé que les documents transmis aux journalistes étaient un « simple droit de réponse à une enquête des médias ». Ferme, le juge Lewis Kaplan a, toutefois, décidé de le placer derrière les barreaux avant le résultat. Sam Bankman-Fried devra préparer son procès, qui doit débuter le 2 octobre, depuis une cellule de prison.