ByteDance, la maison mère de TikTok, a accéléré les tests de son agent conversationnel Grace en interne. Selon plusieurs de ses employés toutefois, l’intelligence artificielle (IA) peine largement à faire aussi bien que ses concurrentes.

Des employés dubitatifs

À l’instar de quasiment tous les géants technologiques, ByteDance investit dans l’IA générative, c’est-à-dire les modèles capables de générer du texte, des images ou des audio à partir de simples requêtes écrites. Elle a par exemple réalisé des tests avec Tako, une IA spécifique à TikTok qui répond aux questions des utilisateurs et leur recommande du contenu. En juin dernier, l’entreprise a également lancé une plateforme de cloud computing pour héberger des modèles d’IA développés par d’autres entreprises.

Selon le South China Morning Post, ByteDance pousse désormais ses employés à utiliser son IA baptisée Grace. L’agent conversationnel n’est pour le moment accessible qu’aux détenteurs d’un compte de messagerie d’entreprise. Si dans les grandes lignes, le modèle peut être comparé à Google Bard ou ChatGPT, il est encore loin d’atteindre le même niveau de performances, selon plusieurs employés qui ont, pour des raisons évidentes, souhaité rester anonymes.

Plusieurs d’entre eux ont ainsi affirmé que l’IA peinait à réaliser les tâches qui lui étaient demandées. Du côté de ByteDance, on assure que Grace « ne sera disponible que sur le marché chinois », tout en reconnaissant que le modèle « fait actuellement l’objet de tests internes plus poussés ».

La Chine ne veut pas être devancée

D’autres entreprises chinoises ont mis au point leur alternative à ChatGPT. C’est notamment le cas de Baidu, d’Alibaba ou encore de SenseTime. Pour l’heure, tous ces modèles sont en test. L’Empire du Milieu, bien qu’il applique une politique de contrôle sur la technologie, pousse ses firmes à développer leurs propres modèles. Objectif : ne pas se faire devancer par le grand rival américain. Cependant, le pays n’a pas encore approuvé aucune des IA présentées par ces sociétés.

Pékin va mettre en place un nouvel organe gouvernemental qui aura pour objectif de réguler les modèles de langage. Plusieurs représentants d’entreprises technologiques du pays feront partie de cet organisme. Ensemble, ils rédigeront dans les prochains mois une norme visant « à stimuler la croissance économique du secteur, tout en restant prudent quant aux risques induits par cette technologie ».

ByteDance serait également en train de développer son propre modèle de langage surnommé « O » en interne. La firme aurait d’ailleurs lancé une vaste campagne de recrutement en vue de sa conception.