Ce mercredi 17 avril, la Commission européenne a sommé ByteDance, la maison mère de TikTok, de fournir sous 24 heures une évaluation de risques sur sa nouvelle application TikTok Lite, disponible en France et en Espagne. Alors que la version Android de TikTok Lite rémunère le temps d’écran des utilisateurs, la Commission s’inquiète de risques quant à la protection des mineurs. Elle pointe des effets sur la santé mentale, notamment vis-à-vis de comportements addictifs.

Cette décision a été prise dans le cadre du Digital Services Act (DSA), par Thierry Breton, le commissaire européen chargé de l’industrie. Elle intervient quelques jours après une prise de position similaire de la France, mais aussi deux mois après l’ouverture d’une enquête de l’Union européenne sur la protection des mineurs, également entreprise dans le contexte du DSA. Le non-respect de la loi peut s’accompagner d’amendes allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel.

Lancée en toute discrétion, TikTok Lite propose un système de récompense permettant de gagner des pièces virtuelles convertibles en bons cadeaux et NFT seulement en regardant et en likant des vidéos. Aimer trois vidéos permet de gagner 150 points, ce qui correspond à 1,5 centime d’euros en bons d’achat Amazon. La fonctionnalité est censée être accessible uniquement aux utilisateurs de plus de 18 ans sur présentation d’un justificatif lors de la conversion des points en bons cadeaux. Un document qu’un adolescent déterminé peut facilement se procurer en toute discrétion.

D’autres informations, comme les mesures préventives mises en œuvre par TikTok, doivent être rendues d’ici le 26 avril. La Commission souligne que l’évaluation de risques aurait dû être faite en amont du lancement.
« Nous avons déjà été en contact direct avec la Commission à ce sujet et nous répondrons à la demande », a déclaré un porte-parole de TikTok.