Ces derniers mois, TikTok jouait avec le feu sur le vieux Continent. Ce lundi, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une enquête à l’encontre du réseau social gérée par ByteDance, en vertu du Digital Services Act (DSA). En cause, plusieurs manquements présumés en matière de protection des mineurs, les mesures prises par l’entreprise n’étant pas suffisantes aux yeux de l’institution européenne.

TikTok trop laxiste vis-à-vis de la protection des mineurs ?

« Une procédure formelle » a été initiée par la Commission européenne afin de déterminer si TikTok a enfreint le DSA. Celle-ci a été confirmée sur X, anciennement Twitter, par Thierry Breton, le Commissaire européen au marché intérieur. Outre les manquements à la protection des mineurs sur la plateforme, principale inquiétude de l’Union européenne, la transparence de la publicité, les risques liés à l’addiction, les contenus préjudiciables et l’inaccessibilité des données de TikTok préoccupent les autorités.

« La protection des mineurs est une priorité absolue de l’application du DSA. En tant que plateforme qui touche des millions d’enfants et d’adolescents, TikTok doit respecter pleinement la législation sur les services numériques et jouer un rôle particulier dans la protection des mineurs en ligne, » a précisé Thierry Breton dans un communiqué.

L’enquête permettra au régulateur européen d’analyser les moyens mis en œuvre par TikTok pour vérifier l’âge de ses utilisateurs, et empêcher les plus jeunes d’avoir accès à des contenus inappropriés. Ils vérifieront si le réseau social cherche réellement à réduire les risques de dépendance à l’application chez les mineurs. Pour sa défense, TikTok a tenu à rappeler qu’elle était « la première à proposer des fonctionnalités et des paramètres destinés à protéger les adolescents et à empêcher les moins de 13 ans d’accéder à la plateforme, » et qu’il était loin d’être le seul à être conforté à ce type de problématiques.

Deux mois plus tôt, X, anciennement Twitter, devenait la première entité ciblée par la Commission européenne, jugeant que la plateforme détenue par Elon Musk ne respectait pas le DSA. Les investigations tournent autour de « la diffusion et l’amplification de contenus illégaux et la désinformation dans l’UE, la transparence des plateformes et la conception de l’interface utilisateur » sur X.

Avec l’entrée en vigueur du DSA, les plateformes ont pour obligation de « protéger les utilisateurs en ligne contre les contenus illicites, dangereux et préjudiciables ». S’il s’avère que X et TikTok n’ont pas respecté cette nouvelle réglementation, les deux réseaux sociaux s’exposent à une amende allant jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires global.