L’édition 2023 de la World Artificial Intelligence Conference (WAIC) se déroulant à Shanghai du 6 au 8 juillet a été l’occasion pour la Chine de présenter sa stratégie autour de l’intelligence artificielle. Dans ce secteur clé, le pays fait face à une forte concurrence des États-Unis qui cherche constamment à lui mettre des bâtons dans les roues.
Prendre le pas sur les États-Unis sur l’IA générative tout en censurant le secteur
Le président de l’académie chinoise des technologies de l’information et des communications, Yu Xiaohui, a déclaré « qu’il était important d’accélérer la mise en place de processus de vérification des outils dans des domaines clés tels que les algorithmes et les puces hautes performances ». Le gouvernement chinois considère que tous les outils issus de larges modèles de langage, d’IA génératives, doivent passer des tests de sécurité menés par la Cyberspace Administration of China (CAC). Un passage préalable par l’institution déjà responsable de la censure des contenus sur Internet.
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La Chine va aussi mettre en place un nouvel organe gouvernemental qui aura pour objectif de réguler les modèles de langue. Plusieurs représentants d’entreprises technologiques du pays, dont Baïdu, Huawei, 360 Security Technology, et Alibaba, feront partie de cet organisme. Ensemble, ils rédigeront dans les prochains mois une norme visant « à stimuler la croissance économique du secteur, tout en restant prudent quant aux risques induits par cette technologie ».
Entre janvier 2020 et juin 2023, la Chine a développé 79 modèles de langage, réussissant à rattraper son retard sur les États-Unis. Son objectif consisterait à proposer des outils encore plus puissants que ceux d’OpenAI.
Les Américains envisagent de sanctionner plus sévèrement, les Chinois également
Toutefois, les ambitions de la Chine en matière d’intelligence artificielle pourraient être à nouveau contrariées. Le gouvernement américain réfléchit d’ores et déjà à intensifier ses sanctions à l’encontre des sociétés chinoises. En octobre 2022, l’Administration Biden a interdit d’exporter vers l’Empire du Milieu des composants électroniques performants ou des machines permettant leur fabrication.
En 2023, plusieurs entreprises chinoises s’échinent à contourner ces interdictions. Ils passent notamment par les services de cloud américains, qui proposent de louer la puissance de calcul des composants interdits à l’export. Le département américain du commerce souhaite combler cette faille en exigeant une licence aux sociétés chinoises intéressées par la location de capacités cloud d’Amazon Web Services ou Microsoft Azure, par exemple.
De son côté, la Chine ne souhaite pas se laisser faire. Début juillet, elle a décidé de restreindre aux États-Unis et à leurs alliés, l’accès à deux métaux destinés à la production de semi-conducteurs. Enfin, elle s’est attaquée à l’une des entreprises américaines du secteur les plus présentes sur son territoire : Micron Technology.