Depuis plusieurs semaines, Google teste avec des établissements de santé un agent conversationnel et plusieurs autres services d’intelligence artificielle. Bien que Google ait déjà un certain nombre de produits reposant sur l’IA pour ce secteur, c’est la première fois que l’entreprise met à contribution son modèle de langage.
En mai, à l’occasion de sa conférence annuelle, Google avait présenté PaLM 2, un modèle construit pour rivaliser avec GPT et sur lequel opère Google Bard. Une version spécialisée pour la médecine existe également sous le nom de Med-PaLM 2. Entraîné uniquement à partir d’examens et d’autres données médicales, Google juge que son chatbot apportera des informations plus pertinentes plutôt qu’un autre se basant sur un modèle plus large, et donc plus généraliste.
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Une poignée de clients expérimentent déjà Med-PaLM 2, notamment la prestigieuse Mayo Clinic. L’intelligence artificielle est utilisée pour répondre à des questions médicales posées par des patients, résumer des documents, mais également mettre en ordre des données de santé.
Google veut également rassurer le secteur sur le traitement des données : son modèle ne se nourrit pas des informations qu’il traite. Un point important puisque ChatGPT avait été montré du doigt pour un comportement similaire. De plus, un certain nombre de paramètres côté client sont chiffrés, de quoi offrir une imperméabilité supplémentaire.
En quelques années, le secteur de la santé est devenu un nouveau champ de bataille pour les Big Tech. IBM, Microsoft, Google, Amazon… chacun y va de son produit, ou de son partenariat avec un groupe d’établissements. L’intelligence artificielle occupe également une part croissante, avec la radiologie comme sujet de prédilection. En fin d’année dernière, Google Cloud a lancé une suite de services cloud pour l’imagerie médicale.
Nuance, spécialiste de la reconnaissance vocale avec une offre spécifiquement tournée vers la santé, a su attirer l’attention de Microsoft. Rachetée pour 20 milliards de dollars il y a deux ans, sa suite d’applications Dragon Medical One est aujourd’hui utilisée par 77 % des établissements de santé dans le monde. Elle bénéficie également du rapprochement entre OpenAI et Microsoft pour intégrer GPT-4 à l’un de ses logiciels, DAX Express, lui aussi tout récemment intégré aux produits d’un leader du secteur de la santé : Epic Systems.
On pourrait également parler d’Amazon, et Omics pour l’analyse des données de santé… Mais derrière tout cela, au-delà de l’IA, c’est surtout de cloud dont il est question. Face à Microsoft Azure qui accélère, et AWS en leader incontesté, Google Cloud fait pâle figure. Incorporer plus d’intelligence artificielle grâce à PaLM 2 apparaît comme un atout et un argument commercial supplémentaire.
À offre égale et produits équivalents, Google devra tout de même se confronter aux tests d’évaluation de son modèle de langage. Bien que spécialisé, a-t-il des réponses plus précises que son concurrent GPT-4 ?