Préoccupé par les tests menés par l’entreprise d’Elon Musk sur un homme de 29 ans, un élu de la Chambre des représentants épingle la Food and Drug Administration (FDA). L’entité fédérale, chargée d’approuver les médicaments, a approuvé les essais en mai 2023.

Plus de 1 500 animaux morts dans les laboratoires de Neuralink

Earl Blumenauer, élu démocrate impliqué dans de nombreux sujets touchant à la santé, a adressé une lettre à la FDA au sujet de Neuralink. Il lui demande, entre autres, pourquoi aucune inspection n’a été menée auprès de l’entreprise avant l’approbation des tests sur des êtres humains.

En janvier, Elon Musk annonçait la pose d’un premier implant sur un patient. La technologie de Neuralink est une interface cerveau ordinateur qui doit permettre à son porteur de contrôler une machine (ordinateur, souris, prothèse, etc.) par la pensée. Au préalable, l’implant, composé de minuscules électrodes, doit être inséré dans le tissu cérébral via une chirurgie. Il y a quelques jours, l’entreprise publiait une vidéo de son premier patient, un homme quadriplégique désormais capable de contrôler une souris d’ordinateur grâce à l’implant.

Le député cite également des enquêtes de médias américains portant sur des expériences sur les animaux, précipitées en raison d’un calendrier trop juste. Plus de 1 500 animaux seraient en effet morts dans les laboratoires de l’entreprise depuis 2018, souvent dans d’atroces souffrances et pour des raisons inutiles. Blumenauer s’étonne que la FDA ait ignoré ces « preuves troublantes » en approuvant les tests sur les humains.

Pourtant, l’autorité fédérale a au départ rechigné à donner son aval à Neuralink. En mars 2023, Reuters révélait que la société devait résoudre plusieurs dizaines de problèmes avant toute tentative de fusionner une puce et le cerveau d’un humain. Elle a finalement donné son accord deux mois plus tard.

Méfiance à l’égard de Musk ?

Pour sa défense, la FDA a tenu à rappeler qu’elle mène régulièrement des inspections lorsque des essais sur patients humains sont validés. Elle assure n’avoir constaté aucune violation susceptible de compromettre la sécurité du test chez Neuralink. Les inquiétudes émises par Earl Blumenauer traduisent la méfiance de certains élus à l’égard d’Elon Musk, qui entretient des relations particulièrement tumultueuses avec les régulateurs.

Cependant, sa firme n’est pas la seule à développer une telle technologie. Precision Neuroscience, ou encore Synchron, travaillent sur leurs propres interfaces cerveau machine. Ce dispositif a pour vocation de participer au traitement de plusieurs pathologies comme la cécité, la paralysie ainsi que certaines maladies psychiques. Musk, lui, veut aller plus loin. Il considère que son implant permettra à terme d’augmenter les capacités humaines.