Dans la course à l’intelligence artificielle (IA), Google compte bien rattraper son concurrent Microsoft. Le 10 mai, dans le cadre de sa traditionnelle conférence des développeurs, Google I/O, le groupe californien a annoncé l’intégration de cette technologie dans la majorité de ses services. Son moteur de recherche sera le premier à en bénéficier.

Un écosystème Google infusé à l’IA

En grande pompe, Google a présenté une version plus pointue de son grand modèle d’intelligence artificielle, PaLM 2. Entraîné sur plus de 540 milliards de paramètres, il est doté de capacités avancées dans les tâches de raisonnement et de codage dans 100 langues différentes. C’est cette fameuse technologie qui devrait irriguer tout l’environnement de travail créé par l’entreprise, de Maps à Lense en passant par Slides.

Les grandes nouveautés concerneront principalement Search, qui se verra intégrer des réponses générées par l’IA. Cette nouvelle version du moteur de recherche, plus puissante, vise à aider les internautes à comprendre un sujet plus rapidement et trouver les réponses exactes qu’ils cherchent, sans avoir à trier les informations.

Lorsqu’ils saisiront leur requête sur Google, un encart au-dessus des résultats de recherche s’affichera avec les informations clés à prendre en compte. La boîte de dialogue proposera ensuite des questions complémentaires que l’utilisateur pourrait vouloir lui poser afin d’approfondir le sujet. Le moteur de recherche reportera alors le contexte d’une question à l’autre. Bien entendu, des réponses classiques, sous forme de liens, seront toujours affichées.

Ce nouveau Google Search sera déployé, dans un premier temps, aux États-Unis et en anglais. Il ne sera accessible que sur liste d’attente. Il sera par la suite disponible dans davantage de pays, mais la liste n’a pas encore été dévoilée. Pour le moment, l’entreprise lance ce nouvel outil « de façon expérimentale ».

résultats de recherche google avec encart généré par l'IA

Capture d’écran : Siècle Digital.

En parallèle, l’entreprise de Mountain View apportera des évolutions à son agent conversationnel, Bard. Ce dernier s’appuiera désormais sur PaLM 2 pour répondre aux prompts des utilisateurs. Ils pourront l’utiliser dans divers services du géant américain, qui cherche à créer un écosystème fluide et connecté. Intégré à Google Search, il permettra par exemple d’enrichir les réponses d’images et de descriptions trouvées en ligne, souligne le Wall Street Journal.

Pour accélérer l’usage de Bard, le groupe américain a ouvert son chatbot à 180 pays, mais pas en France. Il est possible que Google, qui dispose d’un laboratoire d’IA dans l’Hexagone, souhaite attendre de pouvoir le proposer en français. Pour le moment, seuls l’anglais, le japonais et le coréen sont disponibles. L’entreprise a annoncé que son modèle de langage pourra prochainement répondre dans 40 langues. Il semble que Google souhaite d’abord améliorer l’efficacité de son agent conversationnel et la prise en charge linguistique avant de le déployer plus amplement.

Rattraper Microsoft dans la course à l’IA

Avec ces innovations, Google cherche à rejoindre Microsoft, qui a déjà une longueur d’avance sur l’utilisation grand public de l’intelligence artificielle. Grâce à un partenariat noué avec OpenAI, l’entreprise de Redmond est parvenue à accélérer l’usage de son moteur de recherche Bing. En mars dernier, il passait la barre symbolique des 100 millions d’utilisateurs actifs. Malgré ces résultats encourageants, Microsoft reste conscient du retard dans le monde des moteurs de recherche par rapport à Google, qui reste loin devant en termes de part de marché.