Nouvelle chute des investissements, dans l’e-santé cette fois. La société française de capital-risque Karista, a publié le 2 avril sa quatrième cartographie européenne des fonds en santé digitale. En 2023, le montant levé par les start-up européennes de ce secteur a diminué de 36% sur un an. 3,08 milliards d’euros ont été récoltés.
La France, plus gros investisseur européen en santé digitale
Le ticket d’entrée moyen, l’année dernière, a pratiquement été divisé par deux, à 10,1 millions d’euros. Cette baisse des financements s’explique en premier lieu par un retour à la normale. Les années de Covid-19 ont entraîné un boom de la santé digitale. Une croissance qui a pris un coup avec la fin de la pandémie. 2023 a également été une année de contraction des marchés financiers. Les investissements dans la tech de manière globale en ont pâti, avec une forte baisse des investissements. L’e-santé ne faisant pas exception à la règle. Si la chute peut paraître importante dans ce secteur, le nombre d’opérations, 306, est malgré tout resté stable en 2023, dénotant un marché toujours actif. Le nombre de fonds ayant investi dans l’e-santé s’est, lui, monté à 217, une hausse de 29%.
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Une augmentation permise en partie grâce au dynamisme tricolore. 49 de ces fonds, soit environ 24% du total, sont français, plaçant l’Hexagone en tête au niveau européen pour la deuxième année consécutive. Suivent le Royaume-Uni (21,7%) et l’Allemagne (18,1%). Malgré une situation financière délicate, de gros tours de table ont tout de même été enregistrés l’an passé. Deux segments tirent particulièrement leur épingle du jeu. Le premier étant la pharmatech, porté par la démocratisation de l’intelligence artificielle, qui représente 20% des investissements sur l’année. Aqemia, start-up issue du CNRS et de l’École normale supérieure, spécialiste de la recherche de médicaments, a par exemple levé 30 millions d’euros. La chirurgie robotique est l’autre secteur de la santé digitale à s’en sortir mieux que les autres. Il a été porté par des sociétés comme DistalMotion et MoonSurgical, qui ont respectivement récolté 138 et 51 millions d’euros.
Après une explosion du nombre d’entreprises en santé créées, ces trois dernières années, suivie d’une chute des financements en 2023, Karista s’attend maintenant à entrer dans une phase de maturité du marché. « Après une phase intense de création d’entreprise, nous entrons dans une phase de croissance, des leaders s’établissent, les modèles d’affaires se renforcent, ce qui devrait conduire à l’émergence de sociétés plus matures à la recherche de fonds », estime la société de gestion.