Depuis plusieurs semaines, OpenAI songe à ouvrir de nouveaux bureaux en dehors du sol américain. Sam Altman, président-directeur général de l’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA) a annoncé le 28 juin 2023 avoir choisi Londres pour y installer le futur siège social européen de sa firme.

Le siège social européen d’OpenAI se situera dans la capitale du Royaume-Uni

La Pologne, la France et le Royaume-Uni étaient en lice pour accueillir les bureaux européens d’OpenAI. Finalement, la capitale britannique semble convenir au cofondateur d’OpenAI. Ce dernier a déclaré que la décision qu’il venait de prendre « était une opportunité d’attirer des talents de classe mondiale ». Un enjeu important dans un contexte où la pénurie des talents fait rage partout dans le monde.

« Nous sommes ravis d’étendre notre empreinte de recherche et développement à Londres, une ville mondialement connue pour sa riche culture et son bassin de talents exceptionnel », a précisé Diane Yoon, vice-présidente des ressources humaines d’OpenAI, avant d’ajouter que « l’entreprise était impatiente de constituer des équipes dynamiques de recherche et d’ingénierie pour renforcer ses efforts dans la création et la promotion d’une IA sûre ».

Cette annonce intervient une quinzaine de jours après que l’AI Act européen ait été approuvé par les eurodéputés du Parlement européen. Cette législation, assez stricte, oblige les entreprises développant des systèmes d’IA jugés à risque à être très transparentes dans les contenus qu’ils utilisent pour les former. Plusieurs mesures ont d’ailleurs été prises pour remédier à la forte popularité des intelligences artificielles génératives, ChatGPT en tête.

Le Royaume-Uni va adopter son propre AI Act, plus enclin à l’innovation que celui de l’UE

Le PDG d’OpenAI avait d’abord critiqué la réglementation européenne pour ensuite se ranger à ses côtés. Il a ensuite été révélé que l’entreprise faisait du lobbying depuis plusieurs mois afin d’atténuer les mesures de l’AI Act européen. Malgré ces allègements, Sam Altman a préféré s’installer outre-Manche.

Le Royaume-Uni qui ne fait plus partie de l’Union européenne depuis le 1er février 2020, ne sera pas soumis à la réglementation européenne. Comme l’indique la BBC, le pays a prévu de mettre en place son propre cadre législatif régulant l’IA, mais dans une optique « pro-innovation ». Lors d’un évènement à l’University College de Londres, Sam Altman avait déclaré « qu’il pensait que l’IA pouvait créer des emplois et réduire les inégalités ».

Le premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, s’est joint au dirigeant, affirmant « que l’IA avait le pouvoir de transformer positivement l’humanité et offrir une meilleure qualité de vie au peuple britannique ». Depuis 2014, le gouvernement britannique aurait investi 2,9 milliards d’euros dans l’intelligence artificielle. Le pays va d’ailleurs accueillir le premier sommet mondial dédié à l’IA durant l’automne 2023.