Sam Altman, dirigeant et cofondateur d’OpenAI, a donné son avis sur l’AI Act qui sera soumis au vote en assemblée plénière au sein du Parlement européen en juin 2023. L’entrepreneur a affirmé que les efforts de Bruxelles pour réglementer l’intelligence artificielle générative pourraient contraindre OpenAI à quitter l’Union européenne (UE).

Sam Altman sceptique autour des mesures prises par l’UE pour réglementer l’IA générative

C’est lors de son voyage à Londres, le 24 mai 2023, que Sam Altman a indiqué au Financial Times qu’il avait de nombreuses inquiétudes autour de l’AI Act de l’UE, mettant à mal ses ambitions en Europe. Il a notamment mis en lumière les mesures prises par le Parlement européen pour étendre sa future réglementation en prenant en compte les intelligences artificielles génératives et les modèles de langage tels que ChatGPT ou GPT-4.

Les entreprises seront par exemple obligées, si la loi venait à être adoptée, d’indiquer s’ils ont utilisé des contenus soumis au droit d’auteur, et de ce fait, financer les plateformes ou les personnes à qui elles appartiennent. D’autres précautions viseront à mieux catégoriser ces outils d’IA, afin de savoir s’ils comportent des risques d’utilisation ou non, en fonction de leurs caractéristiques et de la manière dont ils ont été formés. Les sociétés seraient obligées de modifier leurs produits afin que le grand public puisse les utiliser s’ils sont catégorisés comme dangereux ou à risque.

« Nous essaierons de nous conformer, mais si nous ne pouvons pas nous y conformer, nous cesserons nos activités. Pour nous, ce genre de détails compte vraiment, » a déclaré Sam Altman. Pourtant, quelques jours avant cette déclaration, le patron d’OpenAI avait appelé à une régulation du secteur de l’intelligence aux États-Unis, affirmant que si « la technologie tourne mal, elle risque de tourner vraiment mal », conscient des dangers que peut représenter une mauvaise utilisation de l’IA.

L’avènement des technologies génératives pourrait faire peur aux législateurs

Les tentatives de réglementer l’intelligence artificielle générative n’en sont qu’à leurs balbutiements. Selon Christian Borggreen, responsable européen de la Computer and Communications Industry Association, basée à Washington, « cette tentative de poser au plus vite un cadre réglementaire montrerait toute l’angoisse qu’éprouvent les législateurs autour de ces outils, une peur qui pourrait faire fuir des entreprises qui ont pourtant un énorme potentiel ». Jusque-là, « les entreprises technologiques américaines avaient pourtant soutenu l’AI Act européen », précise Christian Borggreen.

Dans le cadre d’une visite à Bruxelles, Sundar Pichai, PDG de Google a rencontré Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur. Suite à leur entrevue, l’homme politique affirme qu’il a discuté avec le dirigeant de Google autour de la potentielle introduction d’un « pacte IA ». Il s’agirait d’une potentielle liste de directives auxquelles les entreprises d’IA devraient se conformer, avant que l’AI Act ne soit mis en vigueur. Thierry Breton a conclu en affirmant « qu’il n’avait pas de temps à perdre dans la course à l’IA afin de construire un environnement numérique sain ».