Nouveau rebondissement autour de la présence européenne d’OpenAI, la société américaine spécialisée dans le développement d’outils d’intelligence artificielle. Le président-directeur général de l’entreprise, Sam Altman, qui avait pourtant évoqué un retrait de sa start-up en Europe le 24 mai 2023 au vu de la possible mise en vigueur de l’AI Act, a décidé de faire machine arrière quelques jours plus tard.

Sam Altman ne veut pas qu’OpenAI doive faire face à des contraintes réglementaires accrues… ou pas ?

Dans le cadre de son voyage à Londres, le cofondateur d’OpenAI avait déclaré que « ses équipes essaieraient de se conformer » au futur AI Act européen. Il avait néanmoins ajouté que s’ils n’y parvenaient pas, son entreprise cesserait toute activité sur le continent européen, affirmant que « ce genre de détails comptait vraiment à ses yeux ».

Les législateurs européens responsables de l’élaboration de cette loi se sont exprimés auprès de Reuters, précisent « qu’il n’était plus l’heure du débat, mais celui du vote ». De son côté, Thierry Breton a également réagi aux propos de Sam Altman sur Twitter. « Il ne sert à rien de tenter de faire du chantage, prétendant qu’en élaborant un cadre clair, l’Europe retarde le déploiement de l’IA générative. Au contraire ! Avec le « Pacte IA » que j’ai proposé, nous visons à aider les entreprises dans leur préparation à la loi européenne sur l’IA ».

Seulement deux jours après avoir tenu ses propos, Sam Altman est revenu sur sa décision dans un tweet. « Une semaine riche en conversations sur le continent européen autour de la meilleure façon de réglementer l’IA ! Nous sommes ravis de continuer à opérer ici et n’avons bien sûr pas l’intention de partir, » a-t-il écrit.

L’AI Act européen soumise au vote en juin 2023

Dévoilée il y a maintenant deux ans, l’AI Act a pour but de réglementer le secteur de l’intelligence artificielle dans toute l’Union européenne. Avec l’avènement de nouvelles technologies, dont l’IA générative, les régulateurs européens ont préféré assurer le coup en incluant de nouvelles mesures les prenant en compte.

De ce fait, les entreprises seraient obligées, si la loi venait à être adoptée, de préciser s’ils ont utilisé du contenu soumis au droit d’auteur et de financer les plateformes ou les personnes à qui ils appartiennent. De plus, si leurs produits sont catégorisés comme dangereux ou à risque, les sociétés devront les mettre à jour afin qu’ils soient conformes avec la législation, notamment en matière de cybersécurité.

C’est durant la session du 12 au 15 juin 2023 que le Parlement européen aura la lourde tâche de voter en faveur ou en défaveur de cette réglementation. Si ce nouveau cadre législatif venait à être adopté, il devrait entrer en vigueur en 2024, voire en 2025 le temps que les entreprises puissent se mettre en conformité.